Tu sais que j'aime bien quand on fait simple. Je t'ai parlé de la "forme en い" des verbes, de leur "forme en あ", aujourd'hui on va parler de leur "forme en て". Que tu connais déjà. Ben oui, la forme suspensive qu'on a vue l'autre jour, en fait c'est la forme en て, puisque les verbes se terminent en て.
Pourquoi on utilise 2 noms différents si c'est la même chose, alors ?
C'est très simple (je sais que je te dis toujours que tout en japonais est très simple, mais c'est parce que le japonais, c'est très simple. Alors que ça, c'est très compliqué) : la forme suspensive, c'est une utilisation particulière de la forme en て, quand deux verbes se suivent ou que l'un est la conséquence de l'autre. On a déjà vu des exemples. Et si tu veux tout savoir, la forme en い est également utilisée comme forme suspensive, mais c'est beaucoup plus littéraire.
Donc la forme en て des verbes constitue une nature, tandis que la forme suspensive constitue une utilisation. C'est pourquoi nous parlerons désormais de "forme en て", parce qu'elle va nous servir à bien d'autres choses que la simple suspension. Par exemple, elle va nous servir à ça :
1) ~て下さい.
Demander quelque chose à quelqu'un, c'est tout un art en japonais. Nous allons voir aujourd'hui la forme que tu utiliseras sans doute le moins, puisqu'elle exprime un ordre et qu'en japonais on exprime des ordres que quand on est un parent ou un patron (ce qui revient à peu près au même...). Mais c'est quand même pas mal que tu retiennes cette forme, puisque tu n'es pas à l'abri de recevoir des ordres, tout gaijin que tu es.
Donc c'est très simple, tu prends ton verbe à la forme en て et tu ajoutes 下さい à la fin. Et oui, je l'écris toujours en kanji.
Ramasse tous les jouets qu'il y a dans ta chambre avant que ton père ne rentre.
お父さんが帰る前に、あなたの部屋にある玩具を全部拾って片付けて下さい。
- Tu remarques que la structure "avant que" (verbe+前) se construit exactement comme une subordonnée. Probablement parce que c'en est une. En revanche, tu feras gaffe : avant 前 on utilise toujours la forme non-accomplie, même si en français tu as un passé, en japonais ce sera une forme non-accomplie, OK ?
- Je ne crois pas te l'avoir dit la dernière fois, mais on n'utilise pas は à l'intérieur d'une subordonnée.
- subordonnée avec "les jouets" aussi (décidément, qu'est-ce que c'est pratique, on en fout partout !).
- nous avons enfin 2 formes en て, la première étant suspensive, la deuxième servant juste à la construction avec 下さい. Tu remarques qu'il n'y a pas de virgule après la forme suspensive car on considère qu'il y a là 2 actions qui n'en constituent qu'une seule (ramasser+ranger=ranger).
- Tu remarques enfin une absence de point d'exclamation. Pour les ordres "durs", on a l'impératif. 下さい est un ordre "fais-ci, fais-ça" qui peut être impérieux (やめて下さい!), mais là il s'agit d'une mère à son gamin, donc elle a pas besoin de hurler, de le menacer ou quoi, elle lui dit juste de ranger sa chambre.
N'utilisez pas les toilettes s'il-vous-plaît.
トイレを使わないでください。
Ah, on remarque quand même une différence entre la forme en て et la forme suspensive, puisque la forme suspensive de la négation fait -なくて, tandis que la forme en て négative fait - ないで.
On peut donc s'en servir pour demander de faire ou de ne pas faire quelque chose.
Enfin, la forme en て toute seule peut remplacer la forme en ~て下さい pour formuler une proposition ou une demande de la part du locuteur, souvent adoucie par la particule finale ね (ou よ). Exemples :
泣かないでね。
Mais ne pleure pas...
よく食べてね。
Mange bien, hein.
やめてよ!
Mais arrête !
Voilà voilà.
2) ~てしまう.
La forme en ~てしまう exprime un point qui a été dépassé, on ne peut plus revenir en arrière. Souvent traduite par "finir par" ou "fini de", mais ce n'est pas toujours pertinent, nous détaillerons également cela. Enfin, à ma connaissance, cette forme ne s'utilise pas avec la négation. しまう étant un verbe utilisé ici comme un auxiliaire, il se conjugue comme n'importe quel autre verbe en う.
On utilise ~てしまう pour dire qu'on a complètement fini une action, ou bien pour exprimer le fait qu'on a fait une connerie et qu'il est trop tard pour revenir en arrière. Ceci est ma pratique complètement personnelle, mais je n'utilise cette forme que dans le deuxième cas, préférant exprimer le fait que j'ai fini une action avec une autre forme, plus neutre (en l'occurrence forme en い+きる). La raison de cette distinction est que la forme en ~てしまう est vraiment porteuse de cette idée de "j'ai fait un truc qu'il fallait pas" et donc l'utiliser simplement pour dire "j'ai fini de lire mon livre", je trouve ça bizarre. Mais tu vas mieux comprendre avec les exemples.
Juste avant de te donner les exemples, cependant, je dois te parler de la forme contractée de ~てしまう, extrêmement courante :
~てしまう⇒ちゃう. (じゃう pour les verbes en ぬ,む,ぶ, puisqu'ils feraient ~でしまう)
~てしまった⇒ちゃった. (じゃった pour les verbes en ぬ,む,ぶ, puisqu'ils feraient ~でしまった)
-昨日買ったクッキーの箱はどこ? Où est le paquet de gâteaux que j'ai acheté hier ?
-食べちゃった。J'ai tout bouffé.
-最後のメロンパン、食べちゃってもいい?Je peux manger le dernier melon pan ?
-どうぞ。Vas-y.
Ok, tu remarques évidemment l'ellipse de la copule, très fréquente à l'oral dans le cadre intime (amis, famille, etc.). Dans le premier exemple, on n'exprime pas seulement qu'on a fini de manger le paquet de gâteau, on exprime en même temps un mélange de "j'ai consciemment fini le paquet, j'ai tout mangé jusqu'au dernier, je savais très bien qu'il ne resterait rien pour les autres" et en même temps, vu la question qui est posée, on exprime qu'on se rend compte qu'on n'aurait peut-être pas dû finir le paquet.
On aurait très bien pu avoir un autre exemple où l'idée de regret aurait été absente, par exemple dans le cas d'un aliment qui était sur le point de s'abîmer et la personne dit " je l'ai fini avant qu'il ne pourrisse" (腐る前に食べてしまいました).
Le deuxième exemple reprend cette idée de "ai-je le droit de manger le dernier morceau sans en laisser aux autres ?", dans le cadre d'une demande qui correspond à "est-ce que ça ne te dérange pas si...".
アイス・クリームを毎日食べると太っちゃうぞ!Si tu manges des glaces tous les jours, tu vas grossir !
On retrouve ici notre particule とde temporalité générale (=quand on mange des glaces on grossit), et notre forme en ~てしまう (太ってしまう⇒太っちゃう) qui exprime le "finir par" dont nous parlions au début. Cependant, ce "finir par" n'indique pas tant un résultat progressif qu'un résultat négatif qui te tombe dessus sans que tu aies cherché à l'obtenir. Par exemple, on n'utilisera pas cette forme en ~てしまう pour un résultat positif, genre "il a tant travaillé qu'il a fini par devenir champion du monde".
La forme en ~てしまう est le plus souvent associée à un résultat négatif, à quelque chose que l'on ne souhaitait pas et qui a fini par arriver.
Je vais maintenant te préciser pourquoi je n'utilise pas cette forme pour dire "j'ai fini de lire ce livre" ou "j'ai vu ce film en entier". C'est à cause de ce côté "négatif" de la forme.
-2girls1cupは観た?Tu as vu "2girls1cup" ?
-ええ、観ちゃった、も~、吐くかと思ったよ!"Ah oui, ça, je l'ai vu, j'ai cru que j'allais gerber !"
-ファイナル・ファンタジーXII、遊んだ?Tu as joué à FF12 ?
-遊んじゃったよ、無駄な時間だったな。Ah ouais, ça j'y ai joué. Quel temps perdu !
Fais bien attention. Je veux dire, FAIS BIEN ATTENTION !
Dans les 2 cas, l'interlocuteur n'est PAS en train de dire qu'il a entièrement fini de voir le film ou de jouer au jeu. Il veut juste dire qu'il en a vu suffisamment ou qu'il a joué suffisamment pour regretter de l'avoir fait.
Donc tu ne traduiras JAMAIS, OH NON, JAMAIS par "je l'ai vu en entier", ou "je l'ai fini" (dans le cas du jeu), parce que le sens ici n'est pas qu'on a complètement fini le jeu (même si c'est peut-être le cas), mais qu'on a fait quelque chose malgré soi, qu'on a franchi une étape que, si on pouvait remonter le temps, on ne refranchirait pas. Dans les deux exemples ci-dessus, on traduirait plus pertinemment par "j'ai fait l'erreur de".
C'est pour cette raison que je distingue les différentes formes exprimant le fait d'avoir complètement fini quelque chose et que je réserve la forme en ~てしまう aux actions que je regrette ou que j'ai peine à finir.
ああ、読んじゃった、読んじゃった!次の巻を六ヶ月待つのが大変だよ!
Ah, zut, j'ai fini de lire ce tome, maintenant il va falloir attendre six mois avant la sortie du prochain.
Ici, on n'exprime pas le regret d'avoir lu le livre, mais le résultat négatif corollaire qui est qu'on va devoir attendre avec impatience le prochain tome. Comme je l'expliquais tout à l'heure, la forme en ~てしまう est le plus souvent associée à un résultat négatif, à quelque chose que l'on ne souhaitait pas et qui a fini par arriver (oui, c'est un copier-coller, qu'est-ce que tu croyais ?).
La semaine prochaine, on apprendra encore plein de trucs super utiles (j'espère), et je vais peut-être prendre le temps d'écrire une FAQ du site.
vendredi 29 août 2008
mercredi 27 août 2008
La subordonnée !
Ah, si tu savais ! Si tu savais comme je l'ai attendu, ce moment !
La subordonnée, c'est LA caractéristique qui fait que la langue japonaise, c'est de la bombe, bébé !
Quand tu fais une subordonnée en français, elle vient après ta principale. Du coup, c'est un peu comme quand tu arrives à destination, bien crevé, et qu'on te file en plus tes bagages. Donc lourdeur.
Tandis qu'en japonais, la subordonnée se place avant la principale, donc tu peux mettre tout ce que tu veux dans la subordonnée, tu peux la blinder comme un porc, une fois que tu es arrivé à destination (la principale), tu te sens tout léger.
Avantage : le japonais, qu'est-ce que c'est léger, qu'est-ce que c'est agréable !
Inconvénient : la traduction du japonais au français, qu'est-ce que ça te donne l'impression d'écrire de la merde !
Construction d'une subordonnée.
A la différence du français où on utilise des pronoms relatifs (qui, que, où...), en japonais il n'y a pas de pronoms relatifs. On place le verbe en forme neutre devant le nom qu'il détermine. Tout simplement.
Exemple :
le film que j'ai vu⇒観た映画
Le film que j'ai vu hier soir à 20h30 au MK2 des Halles était pas terrible, mais celui que je vais voir ce soir, tout le monde dit qu'il tue.
昨日の夜、8時半にレ・アールのMK2という映画館で観た映画はあまりよくなかったですが、今夜観るのはすごいとみんなが同意します。
Bon, c'est la première fois, on va analyser un peu tout ça :
- Comme pour les filles, la première chose que tu regardes dans une phrase japonaise, c'est la particule は (WTF ?!), puisqu'elle t'indique de quoi on parle. Ici, on a 映画 avant le premier は et の (qui remplace donc 映画) avant le deuxième. On parle donc des films.
- notre premier 映画 est défini par 昨日の夜、8時半にレ・アールのMK2という映画館で観た. Donc on l'a vu 観た. Où ? MK2という映画館で. Le という correspond à "qui s'appelle", mais en moins lourd, et tu seras gentil de ne pas mettre le kanji de いう lorsque tu utilises という de la sorte. C'est quel Mk2 ? レ・アールの, celui des Halles. Enfin, on met de préférence les compléments circonstanciels de temps en premier.
- le deuxième thème c'est の, pronom qui remplace 映画 et qui est défini simplement par 今夜観る, "que je vais voir ce soir".
- citation avec と, t'es habitué maintenant (tout le monde s'accorde à dire : "c'est génial").
- pour みんな, on ne l'écrit en kanji que pour le prononcer みな, et ce uniquement dans des circonstance formelles, donc tu ne le trouveras pas tout seul, mais suivi de -さん ou -さま.
Evidemment, des fois c'est pas aussi simple, rapport à l'absence de pronom relatif.
Par exemple : 話した女の子 peut se traduire par "la fille dont je t'ai parlé" ou "la fille à qui j'ai parlé".
Comme d'habitude, le Japonais précisera s'il estime que la confusion est possible.
Essayons donc de traduire une phrase assez basique, disons un truc comme ça :
Tu sais, la fille dont je t'ai parlé, celle avec qui je discute tous les soirs sur le net et que j'ai connue par l'intermédiaire de mon ami Tarô qui travaille à la bibliothèque de l'université de Waseda pendant les vacances d'été ? Eh ben je l'ai enfin rencontrée hier après-midi dans un café de Harajuku et je n'aime pas vraiment son visage, en fin de compte.
Comme tu le vois, ce n'est pas très difficile, à partir du moment où tu procèdes avec méthode, c'est-à-dire si tu découpes tout en petits morceaux que tu assembleras ensuite. Comme d'habitude, le japonais allant dans le sens contraire du français, on commence par la fin, notre ami Tarô :
- mon ami Tarô qui travaille à la bibliothèque de l'université de Waseda pendant les vacances d'été
夏休みの間に早稲田大学の図書室で働く友達の太郎
- connue par l'intermédiaire de mon ami Tarô qui travaille à la bibliothèque de l'université de Waseda pendant les vacances d'été
夏休みの間に早稲田大学の図書室で働く友達の太郎を通じて知った
On a notre premier groupe, on va construire le deuxième et voir si des modifications s'imposent...
- celle avec qui je discute tous les soirs sur le net
毎晩インターネットで話す
- la fille dont je t'ai parlé
話した女の子
La première modification qui s'impose, c'est de faire une phrase naturelle et donc de transformer ce "dont je t'ai parlé" avec l'aide du "tu sais". Ensuite, on n'aura qu'à coller notre deuxième groupe et le premier, car il suffit d'une simple virgule pour additionner les subordonnées en japonais :
あの女の子、話したよね、夏休みの間に早稲田大学の図書室で働く友達の太郎を通じて知った、あの毎晩インターネットで話し合う女の子は ?
On garde notre は de thème, même en fin de phrase, ça dérange pas. Le あの du début est justifié par le fait que le locuteur a déjà parlé de cette personne à son interlocuteur, et on reprend le あの dans la deuxième subordonnée, histoire de renforcer cette impression (mais ce deuxième あの n'est pas obligatoire). On a choisi 話し合う qui renforce l'idée de dialogue et de conversation ("on se parle"), plutôt que 話す qui ne met pas en avant cette réciprocité ("à qui je parle").
を通じて (via, par l'intermédiaire de) est une locution qui s'utilise telle quelle, donc pas de virgule après.
Dernier détail, j'aurais pu intervertir les 2 subordonnées. J'aurais pu. Mais ce 話し合う aurait alors pu s'appliquer à mon ami Tarô, et ce n'est pas ce que nous voulions, n'est-ce pas ? Je l'ai donc mis juste avant 女の子 afin d'éviter tout malentendu. La phrase obtenue est longue, lourde, mais limpide. Comme le 知った s'interrompt sur une virgule, on le met en suspens et on sait qu'il définit quelque chose plus loin, notre groupe nominal 女の子.
Passons à le deuxième phrase :
- Eh ben je l'ai enfin rencontrée hier après-midi dans un café de Harajuku et
昨日の午後、原宿のカフェでやっと会って、
- je n'aime pas vraiment son visage, en fin de compte
結局、顔があんまり好きではないよ。
Phrase complète :
昨日の午後、原宿のカフェでやっと会って、結局、顔があんまり好きではないよ。
Tu remarques la forme suspensive de 会う, OK, mais checke surtout que j'ai placé l'adverbe juste avant le verbe (j'aurais pu le mettre plus tôt dans la phrase, puisque c'est du japonais, mais pour des raisons personnelles de psycho-rigidité j'aime bien mettre mes adverbes et mes verbes ensemble). Enfin, j'ai préféré un が à un は, pour dire que "c'est son visage que je n'aime pas", tandis qu'un は, même s'il aurait lui aussi comporté une notion de contraste, aurait été moins fort, puisque plus naturel avec une forme négative. Enfin, c'est comme ça que je le dirais, mais si tu mettais は ce serait pas faux non plus.
On met tout ensemble :
あの女の子、話したよね、夏休みの間に早稲田大学の図書室で働く友達の太郎を通じて知った、あの毎晩インターネットで話し合う女の子は ? 昨日の午後、原宿のカフェでやっと会って、結局、顔があんまり好きではないよ。
Eh ben tu vois, c'était pas dur !
Enfin, je ne peux pas te laisser sans te parler d'un bouquin qui s'appelle "La phrase japonaise", de Catherine Garnier.
Pour être tout à fait honnête, je ne me souviens pas d'un traître mot de ce qu'il y a écrit dans ce livre. En revanche, je me souviens qu'il y a un schéma de la structure de la phrase japonaise (avec les subordonnées, justement) et c'est un schéma qui bute, donc si t'as l'occasion, jette un œil.
Bon, j'imagine que tu kiffes ton nouveau pouvoir et que tu as hâte de l'utiliser en écrivant des tonnes de phrases imbitables pleines de tout ce qu'on a vu jusqu'à présent. Amuse-toi bien !
La subordonnée, c'est LA caractéristique qui fait que la langue japonaise, c'est de la bombe, bébé !
Quand tu fais une subordonnée en français, elle vient après ta principale. Du coup, c'est un peu comme quand tu arrives à destination, bien crevé, et qu'on te file en plus tes bagages. Donc lourdeur.
Tandis qu'en japonais, la subordonnée se place avant la principale, donc tu peux mettre tout ce que tu veux dans la subordonnée, tu peux la blinder comme un porc, une fois que tu es arrivé à destination (la principale), tu te sens tout léger.
Avantage : le japonais, qu'est-ce que c'est léger, qu'est-ce que c'est agréable !
Inconvénient : la traduction du japonais au français, qu'est-ce que ça te donne l'impression d'écrire de la merde !
Construction d'une subordonnée.
A la différence du français où on utilise des pronoms relatifs (qui, que, où...), en japonais il n'y a pas de pronoms relatifs. On place le verbe en forme neutre devant le nom qu'il détermine. Tout simplement.
Exemple :
le film que j'ai vu⇒観た映画
Le film que j'ai vu hier soir à 20h30 au MK2 des Halles était pas terrible, mais celui que je vais voir ce soir, tout le monde dit qu'il tue.
昨日の夜、8時半にレ・アールのMK2という映画館で観た映画はあまりよくなかったですが、今夜観るのはすごいとみんなが同意します。
Bon, c'est la première fois, on va analyser un peu tout ça :
- Comme pour les filles, la première chose que tu regardes dans une phrase japonaise, c'est la particule は (WTF ?!), puisqu'elle t'indique de quoi on parle. Ici, on a 映画 avant le premier は et の (qui remplace donc 映画) avant le deuxième. On parle donc des films.
- notre premier 映画 est défini par 昨日の夜、8時半にレ・アールのMK2という映画館で観た. Donc on l'a vu 観た. Où ? MK2という映画館で. Le という correspond à "qui s'appelle", mais en moins lourd, et tu seras gentil de ne pas mettre le kanji de いう lorsque tu utilises という de la sorte. C'est quel Mk2 ? レ・アールの, celui des Halles. Enfin, on met de préférence les compléments circonstanciels de temps en premier.
- le deuxième thème c'est の, pronom qui remplace 映画 et qui est défini simplement par 今夜観る, "que je vais voir ce soir".
- citation avec と, t'es habitué maintenant (tout le monde s'accorde à dire : "c'est génial").
- pour みんな, on ne l'écrit en kanji que pour le prononcer みな, et ce uniquement dans des circonstance formelles, donc tu ne le trouveras pas tout seul, mais suivi de -さん ou -さま.
Evidemment, des fois c'est pas aussi simple, rapport à l'absence de pronom relatif.
Par exemple : 話した女の子 peut se traduire par "la fille dont je t'ai parlé" ou "la fille à qui j'ai parlé".
Comme d'habitude, le Japonais précisera s'il estime que la confusion est possible.
Essayons donc de traduire une phrase assez basique, disons un truc comme ça :
Tu sais, la fille dont je t'ai parlé, celle avec qui je discute tous les soirs sur le net et que j'ai connue par l'intermédiaire de mon ami Tarô qui travaille à la bibliothèque de l'université de Waseda pendant les vacances d'été ? Eh ben je l'ai enfin rencontrée hier après-midi dans un café de Harajuku et je n'aime pas vraiment son visage, en fin de compte.
Comme tu le vois, ce n'est pas très difficile, à partir du moment où tu procèdes avec méthode, c'est-à-dire si tu découpes tout en petits morceaux que tu assembleras ensuite. Comme d'habitude, le japonais allant dans le sens contraire du français, on commence par la fin, notre ami Tarô :
- mon ami Tarô qui travaille à la bibliothèque de l'université de Waseda pendant les vacances d'été
夏休みの間に早稲田大学の図書室で働く友達の太郎
- connue par l'intermédiaire de mon ami Tarô qui travaille à la bibliothèque de l'université de Waseda pendant les vacances d'été
夏休みの間に早稲田大学の図書室で働く友達の太郎を通じて知った
On a notre premier groupe, on va construire le deuxième et voir si des modifications s'imposent...
- celle avec qui je discute tous les soirs sur le net
毎晩インターネットで話す
- la fille dont je t'ai parlé
話した女の子
La première modification qui s'impose, c'est de faire une phrase naturelle et donc de transformer ce "dont je t'ai parlé" avec l'aide du "tu sais". Ensuite, on n'aura qu'à coller notre deuxième groupe et le premier, car il suffit d'une simple virgule pour additionner les subordonnées en japonais :
あの女の子、話したよね、夏休みの間に早稲田大学の図書室で働く友達の太郎を通じて知った、あの毎晩インターネットで話し合う女の子は ?
On garde notre は de thème, même en fin de phrase, ça dérange pas. Le あの du début est justifié par le fait que le locuteur a déjà parlé de cette personne à son interlocuteur, et on reprend le あの dans la deuxième subordonnée, histoire de renforcer cette impression (mais ce deuxième あの n'est pas obligatoire). On a choisi 話し合う qui renforce l'idée de dialogue et de conversation ("on se parle"), plutôt que 話す qui ne met pas en avant cette réciprocité ("à qui je parle").
を通じて (via, par l'intermédiaire de) est une locution qui s'utilise telle quelle, donc pas de virgule après.
Dernier détail, j'aurais pu intervertir les 2 subordonnées. J'aurais pu. Mais ce 話し合う aurait alors pu s'appliquer à mon ami Tarô, et ce n'est pas ce que nous voulions, n'est-ce pas ? Je l'ai donc mis juste avant 女の子 afin d'éviter tout malentendu. La phrase obtenue est longue, lourde, mais limpide. Comme le 知った s'interrompt sur une virgule, on le met en suspens et on sait qu'il définit quelque chose plus loin, notre groupe nominal 女の子.
Passons à le deuxième phrase :
- Eh ben je l'ai enfin rencontrée hier après-midi dans un café de Harajuku et
昨日の午後、原宿のカフェでやっと会って、
- je n'aime pas vraiment son visage, en fin de compte
結局、顔があんまり好きではないよ。
Phrase complète :
昨日の午後、原宿のカフェでやっと会って、結局、顔があんまり好きではないよ。
Tu remarques la forme suspensive de 会う, OK, mais checke surtout que j'ai placé l'adverbe juste avant le verbe (j'aurais pu le mettre plus tôt dans la phrase, puisque c'est du japonais, mais pour des raisons personnelles de psycho-rigidité j'aime bien mettre mes adverbes et mes verbes ensemble). Enfin, j'ai préféré un が à un は, pour dire que "c'est son visage que je n'aime pas", tandis qu'un は, même s'il aurait lui aussi comporté une notion de contraste, aurait été moins fort, puisque plus naturel avec une forme négative. Enfin, c'est comme ça que je le dirais, mais si tu mettais は ce serait pas faux non plus.
On met tout ensemble :
あの女の子、話したよね、夏休みの間に早稲田大学の図書室で働く友達の太郎を通じて知った、あの毎晩インターネットで話し合う女の子は ? 昨日の午後、原宿のカフェでやっと会って、結局、顔があんまり好きではないよ。
Eh ben tu vois, c'était pas dur !
Enfin, je ne peux pas te laisser sans te parler d'un bouquin qui s'appelle "La phrase japonaise", de Catherine Garnier.
Pour être tout à fait honnête, je ne me souviens pas d'un traître mot de ce qu'il y a écrit dans ce livre. En revanche, je me souviens qu'il y a un schéma de la structure de la phrase japonaise (avec les subordonnées, justement) et c'est un schéma qui bute, donc si t'as l'occasion, jette un œil.
Bon, j'imagine que tu kiffes ton nouveau pouvoir et que tu as hâte de l'utiliser en écrivant des tonnes de phrases imbitables pleines de tout ce qu'on a vu jusqu'à présent. Amuse-toi bien !
La forme neutre accomplie, la forme suspensive des verbes.
Bon, aujourd'hui, gros morceau. On va commencer par la forme neutre accomplie des verbes.
On connaît déjà la forme neutre non-accomplie des verbes, puisque c'est la forme à laquelle on les trouve dans le dictionnaire. Pour la forme neutre accomplie, les verbes marchent par groupes.
1) les verbes faibles.
Comme d'habitude, le る final dégage et on le remplace par た.
Exemple :
食べる⇒食べた
見る⇒見た
A la forme négative, le い final est remplacé par かった. Tu en déduis que c'est également valable pour les adjectifs verbaux (puisque la négation EST un adjectif verbal) :
食べない⇒食べなかった
見ない⇒見なかった
新しい⇒新しかった
新しくない⇒新しくなかった
Eh ben dis donc, comment on arrive à des déductions de haute folie depuis qu'on sait que la négation en japonais est un adjectif verbal ! On voit un seul truc et on en déduit 3 !
2) les verbes forts.
Avant toute chose, on va déjà apprendre leur forme neutre non-accomplie négative, qui fait appel à une nouvelle forme.
Tu te souviens qu'on avait appris ce qu'était la forme en -い des verbes, qui servait à un tas de choses, notamment à construire leur forme polie (-ます).
Pour la négation, on va utiliser une nouvelle forme que nous appellerons "forme en -あ" des verbes.
Tu trouveras dans certains livres l'appellation "base négative". Tu penseras donc à demander à leurs auteurs comment il se fait que cette "base négative" :
a) ne comporte aucune idée de négation.
b) est utilisée pour former le passif et le factitif.
Comme tu le vois, cette appellation est naze et c'est pourquoi nous nous en tiendrons à l'appellation "forme en -あ", bien plus pertinente, notamment en ce qu'elle rappelle le fonctionnement de la forme en -い. Eh oui, elle fonctionne (presque) de la même façon : tu prends la terminaison dans la colonne des う et tu remplaces cette dernière syllabe par celle qui lui correspond dans la colonne des あ, puis tu ajoutes la négation ない :
買う⇒買わない... Ah ben merde, ça commence mal !
On dirait un tour de magie de Garcimore... Bon, je te dois une explication (je sais que tu adoooores les explications) :
Il y a bien longtemps, à l'époque où l'on parlait encore le japonais ancien, le verbe 買う s'écrivait en fait 買ふ. Tu te souviens qu'en japonais il y a des fois où は se prononce わ, n'est-ce pas ? Eh bien c'est parce qu'à l'époque il y avait une règle : quand tu vois un son "h" au début d'un mot il se prononce "h" et quand c'est au milieu ou à la fin d'un mot, il se prononce "w". Donc 今日は se prononce bien "konnichi wa" et le 買ふ de l'époque se prononçait bien 買う. Du coup sa forme négative respectant scrupuleusement notre règle, ça donnait 買ふ⇒買はない, qui se prononçait "kawanai", et tout le monde était content.
Lorsque la langue japonaise a été standardisée (époque Meiji), on a écrit 買う mais pour garder cette prononciation "w" on a changé la forme en -あ. Ce qui devrait graphiquement être un あ est donc un わ, pour respecter la prononciation.
Je reprends :
買う⇒買わない
書く⇒書かない
殺す⇒殺さない
待つ⇒待たない
死ぬ⇒死なない
遊ぶ⇒遊ばない
読む⇒読まない
売る⇒売らない (ce con d'IME me sort 占い, c'te blague !)
Comme pour la forme en い, on applique strictement la règle, donc si tu tombes sur 泳ぐ, tu te poses pas de questions et tu transformes en 泳ぎます/泳がない. Si je te liste pas toutes les variantes, c'est justement parce qu'il suffit d'appliquer la règle pour que ça marche.
Tu déduis la forme négative passée, puisqu'on passe toujours par ない :
買わない⇒買わなかった
3) les verbes irréguliers :
来る⇒来ない/来なかった (こない/こなかった)
する⇒しない/しなかった
行く⇒行かない/行かなかった (saison régulière, donc)
Et. C'est. Tout.
On va donc voir la forme neutre accomplie positive, où les verbes marchent par groupes :
a) verbes en -う, -る, -つ ⇒ った, donc
買う⇒買った
待つ⇒待った
乗る⇒乗った
b) verbes en -ぬ, -ぶ, -む⇒んだ, donc :
死ぬ⇒死んだ
遊ぶ⇒遊んだ
読む⇒読んだ
c) verbes en -す⇒した, donc :
殺す⇒殺した
d) verbes en -く⇒いた, donc :
聞く⇒聞いた
泳ぐ⇒泳いだ
書く⇒書いた
Et. C'est. Tout.
Il nous reste à voir les verbes irréguliers et le semi-irrégulier :
来る⇒来た (きた)
する⇒した
行く⇒行った (tu vois qu'il est dans sa saison irrégulière quand il s'agit de la forme neutre accomplie positive, c'est pourquoi nous l'avons classé comme semi-irrégulier et non comme "verbe fort avec des exceptions")
Enfin, la forme neutre positive de です, c'est だ et sa forme neutre accomplie c'est だった.
です⇒だ
でした⇒だった
ではありません⇒ではない
ではありませんでした⇒ではなかった
Pour les adjectifs nominaux, du coup, ça ne change que la forme épithète qui donne :
綺麗な花⇒綺麗だった花
綺麗でない花⇒綺麗でなかった花
Pas énormément utilisée non plus, hein, mais si jamais tu la voyais, tu saurais ce que c'est.
Là, évidemment, il va falloir mémoriser un peu. Pour t'aider, on va faire 2 choses :
- apprendre la forme suspensive des verbes, puisqu'elle a des points communs avec la forme neutre accomplie.
- faire des phrases, qui est une bien meilleure habitude que d'écrire 10 fois chaque verbe à toutes les formes (mais ça ne te dispense pas de faire un tableau synoptique récapitulant les verbes et leurs différentes formes, c'est toujours pratique).
1) la forme suspensive des verbes forts.
Tellement c'est du copier-coller de la forme neutre accomplie, tu te demanderais si les Japonais c'est pas un peu des paresseux (d'ailleurs, moi-même, je vais copier-coller de ce pas):
a) verbes en -う, -る, -つ ⇒ って, donc
買う⇒買って
待つ⇒待って
乗る⇒乗って
b) verbes en -ぬ, -ぶ, -む⇒んで, donc :
死ぬ⇒死んで
遊ぶ⇒遊んで
読む⇒読んで
c) verbes en -す⇒して, donc :
殺す⇒殺して
d) verbes en -く⇒いて, donc :
聞く⇒聞いて
泳ぐ⇒泳いで
書く⇒書いて
Et. C'est. Tout.
Il nous reste à voir les verbes irréguliers et le semi-irrégulier :
来る⇒来て (きて)
する⇒して
行く⇒行って
Et. C'est. Tout.
Comme son nom l'indique, la forme suspensive sert à décrire plusieurs actions successives au sein d'une même phrase, mais tu n'oublies pas cette notion de cause à effet, hein !
あんたは大嫌い!と言って逃げました。Elle a dit "j'te déteste !" et elle s'est enfuie.
遅刻して、本当にすみません。Je suis désolé d'être en retard.
頑張っても、無理だと思います。Même en faisant de mon mieux, je pense que je n'y arriverai pas.
Trois phrases, trois expressions différentes :
- dans la première, on a une simple succession d'actions. Tu te souviens cependant de l'exemple que je t'avais donné la dernière fois もうやだ!と帰りました, où l'on avait une simultanéité des actions, donc pense à bien gérer les deux formes : on dit quelque chose et après on fait une deuxième action, ou bien on fait une action en disant quelque chose.
- dans la deuxième phrase, "je suis en retard, je suis désolé", le rapport de cause à effet est évident, j'ai mis une virgule, mais elle n'est pas indispensable.
- la troisième phrase nous replace le も qui a le sens de "même/ même si" après une forme suspensive. On aime bien la virgule après un も.
Il nous reste à voir la construction des subordonnées (qui utilisent donc toutes ces formes neutres), et après on va pouvoir construire (presque) toutes les phrases qu'on veut.
On connaît déjà la forme neutre non-accomplie des verbes, puisque c'est la forme à laquelle on les trouve dans le dictionnaire. Pour la forme neutre accomplie, les verbes marchent par groupes.
1) les verbes faibles.
Comme d'habitude, le る final dégage et on le remplace par た.
Exemple :
食べる⇒食べた
見る⇒見た
A la forme négative, le い final est remplacé par かった. Tu en déduis que c'est également valable pour les adjectifs verbaux (puisque la négation EST un adjectif verbal) :
食べない⇒食べなかった
見ない⇒見なかった
新しい⇒新しかった
新しくない⇒新しくなかった
Eh ben dis donc, comment on arrive à des déductions de haute folie depuis qu'on sait que la négation en japonais est un adjectif verbal ! On voit un seul truc et on en déduit 3 !
2) les verbes forts.
Avant toute chose, on va déjà apprendre leur forme neutre non-accomplie négative, qui fait appel à une nouvelle forme.
Tu te souviens qu'on avait appris ce qu'était la forme en -い des verbes, qui servait à un tas de choses, notamment à construire leur forme polie (-ます).
Pour la négation, on va utiliser une nouvelle forme que nous appellerons "forme en -あ" des verbes.
Tu trouveras dans certains livres l'appellation "base négative". Tu penseras donc à demander à leurs auteurs comment il se fait que cette "base négative" :
a) ne comporte aucune idée de négation.
b) est utilisée pour former le passif et le factitif.
Comme tu le vois, cette appellation est naze et c'est pourquoi nous nous en tiendrons à l'appellation "forme en -あ", bien plus pertinente, notamment en ce qu'elle rappelle le fonctionnement de la forme en -い. Eh oui, elle fonctionne (presque) de la même façon : tu prends la terminaison dans la colonne des う et tu remplaces cette dernière syllabe par celle qui lui correspond dans la colonne des あ, puis tu ajoutes la négation ない :
買う⇒買わない... Ah ben merde, ça commence mal !
On dirait un tour de magie de Garcimore... Bon, je te dois une explication (je sais que tu adoooores les explications) :
Il y a bien longtemps, à l'époque où l'on parlait encore le japonais ancien, le verbe 買う s'écrivait en fait 買ふ. Tu te souviens qu'en japonais il y a des fois où は se prononce わ, n'est-ce pas ? Eh bien c'est parce qu'à l'époque il y avait une règle : quand tu vois un son "h" au début d'un mot il se prononce "h" et quand c'est au milieu ou à la fin d'un mot, il se prononce "w". Donc 今日は se prononce bien "konnichi wa" et le 買ふ de l'époque se prononçait bien 買う. Du coup sa forme négative respectant scrupuleusement notre règle, ça donnait 買ふ⇒買はない, qui se prononçait "kawanai", et tout le monde était content.
Lorsque la langue japonaise a été standardisée (époque Meiji), on a écrit 買う mais pour garder cette prononciation "w" on a changé la forme en -あ. Ce qui devrait graphiquement être un あ est donc un わ, pour respecter la prononciation.
Je reprends :
買う⇒買わない
書く⇒書かない
殺す⇒殺さない
待つ⇒待たない
死ぬ⇒死なない
遊ぶ⇒遊ばない
読む⇒読まない
売る⇒売らない (ce con d'IME me sort 占い, c'te blague !)
Comme pour la forme en い, on applique strictement la règle, donc si tu tombes sur 泳ぐ, tu te poses pas de questions et tu transformes en 泳ぎます/泳がない. Si je te liste pas toutes les variantes, c'est justement parce qu'il suffit d'appliquer la règle pour que ça marche.
Tu déduis la forme négative passée, puisqu'on passe toujours par ない :
買わない⇒買わなかった
3) les verbes irréguliers :
来る⇒来ない/来なかった (こない/こなかった)
する⇒しない/しなかった
行く⇒行かない/行かなかった (saison régulière, donc)
Et. C'est. Tout.
On va donc voir la forme neutre accomplie positive, où les verbes marchent par groupes :
a) verbes en -う, -る, -つ ⇒ った, donc
買う⇒買った
待つ⇒待った
乗る⇒乗った
b) verbes en -ぬ, -ぶ, -む⇒んだ, donc :
死ぬ⇒死んだ
遊ぶ⇒遊んだ
読む⇒読んだ
c) verbes en -す⇒した, donc :
殺す⇒殺した
d) verbes en -く⇒いた, donc :
聞く⇒聞いた
泳ぐ⇒泳いだ
書く⇒書いた
Et. C'est. Tout.
Il nous reste à voir les verbes irréguliers et le semi-irrégulier :
来る⇒来た (きた)
する⇒した
行く⇒行った (tu vois qu'il est dans sa saison irrégulière quand il s'agit de la forme neutre accomplie positive, c'est pourquoi nous l'avons classé comme semi-irrégulier et non comme "verbe fort avec des exceptions")
Enfin, la forme neutre positive de です, c'est だ et sa forme neutre accomplie c'est だった.
です⇒だ
でした⇒だった
ではありません⇒ではない
ではありませんでした⇒ではなかった
Pour les adjectifs nominaux, du coup, ça ne change que la forme épithète qui donne :
綺麗な花⇒綺麗だった花
綺麗でない花⇒綺麗でなかった花
Pas énormément utilisée non plus, hein, mais si jamais tu la voyais, tu saurais ce que c'est.
Là, évidemment, il va falloir mémoriser un peu. Pour t'aider, on va faire 2 choses :
- apprendre la forme suspensive des verbes, puisqu'elle a des points communs avec la forme neutre accomplie.
- faire des phrases, qui est une bien meilleure habitude que d'écrire 10 fois chaque verbe à toutes les formes (mais ça ne te dispense pas de faire un tableau synoptique récapitulant les verbes et leurs différentes formes, c'est toujours pratique).
1) la forme suspensive des verbes forts.
Tellement c'est du copier-coller de la forme neutre accomplie, tu te demanderais si les Japonais c'est pas un peu des paresseux (d'ailleurs, moi-même, je vais copier-coller de ce pas):
a) verbes en -う, -る, -つ ⇒ って, donc
買う⇒買って
待つ⇒待って
乗る⇒乗って
b) verbes en -ぬ, -ぶ, -む⇒んで, donc :
死ぬ⇒死んで
遊ぶ⇒遊んで
読む⇒読んで
c) verbes en -す⇒して, donc :
殺す⇒殺して
d) verbes en -く⇒いて, donc :
聞く⇒聞いて
泳ぐ⇒泳いで
書く⇒書いて
Et. C'est. Tout.
Il nous reste à voir les verbes irréguliers et le semi-irrégulier :
来る⇒来て (きて)
する⇒して
行く⇒行って
Et. C'est. Tout.
Comme son nom l'indique, la forme suspensive sert à décrire plusieurs actions successives au sein d'une même phrase, mais tu n'oublies pas cette notion de cause à effet, hein !
あんたは大嫌い!と言って逃げました。Elle a dit "j'te déteste !" et elle s'est enfuie.
遅刻して、本当にすみません。Je suis désolé d'être en retard.
頑張っても、無理だと思います。Même en faisant de mon mieux, je pense que je n'y arriverai pas.
Trois phrases, trois expressions différentes :
- dans la première, on a une simple succession d'actions. Tu te souviens cependant de l'exemple que je t'avais donné la dernière fois もうやだ!と帰りました, où l'on avait une simultanéité des actions, donc pense à bien gérer les deux formes : on dit quelque chose et après on fait une deuxième action, ou bien on fait une action en disant quelque chose.
- dans la deuxième phrase, "je suis en retard, je suis désolé", le rapport de cause à effet est évident, j'ai mis une virgule, mais elle n'est pas indispensable.
- la troisième phrase nous replace le も qui a le sens de "même/ même si" après une forme suspensive. On aime bien la virgule après un も.
Il nous reste à voir la construction des subordonnées (qui utilisent donc toutes ces formes neutres), et après on va pouvoir construire (presque) toutes les phrases qu'on veut.
mardi 26 août 2008
から et まで.
Nous n'allons voir aujourd'hui que quelques fonctions de から et まで.
1) から
La particule から indique un point de départ ou un point à travers lequel passe quelque chose.
Exemple :
パリから来ました。Je viens de Paris.
鍵の穴から裸の姉を見ました。J'ai vu ma grande sœur à poil à travers le trou de la serrure.
2) まで
La particule まで indique une limite, un point au-delà duquel on ne peut aller.
Exemple :
パリまで行きました。Je suis allé jusqu'à Paris.
Et. C'est. Tout.
A la demande d'un collaborateur, je rajoute un dernier exemple pour illustrer que le point de départ et le point de limite peuvent aussi être spatiaux (mais ils peuvent aussi être autres, par exemple "aller jusqu'au bout de ses forces" - 力の限界まで-, ce n'est ni spatial ni temporel, c'est...autre) :
今日は朝から晩まで働きました。
Aujourd'hui, j'ai travaillé du matin au soir.
Si tu me suis depuis le début, tu te demandes sans doute comment ça se fait que les premières phrases qu'on a vues étaient terribles, et que plus on avance, plus je te donne des phrases simples. La raison principale, c'est que je fais ce qui est nécessaire. Quand on fait les adjectifs ou les adverbes, on peut se laisser aller, mais te balancer des phrases de 2 lignes juste pour t'expliquer à quoi sert la particule から, par exemple, ça ne présente aucun intérêt.
Rassure-toi, dès qu'on aura vu la forme suspensive des verbes et leur forme neutre passée, nous aurons tous les éléments pour construire des subordonnées et là, on va commencer à pouvoir faire régulièrement - et surtout le plus normalement du monde - des phrase longues et complexes.
1) から
La particule から indique un point de départ ou un point à travers lequel passe quelque chose.
Exemple :
パリから来ました。Je viens de Paris.
鍵の穴から裸の姉を見ました。J'ai vu ma grande sœur à poil à travers le trou de la serrure.
2) まで
La particule まで indique une limite, un point au-delà duquel on ne peut aller.
Exemple :
パリまで行きました。Je suis allé jusqu'à Paris.
Et. C'est. Tout.
A la demande d'un collaborateur, je rajoute un dernier exemple pour illustrer que le point de départ et le point de limite peuvent aussi être spatiaux (mais ils peuvent aussi être autres, par exemple "aller jusqu'au bout de ses forces" - 力の限界まで-, ce n'est ni spatial ni temporel, c'est...autre) :
今日は朝から晩まで働きました。
Aujourd'hui, j'ai travaillé du matin au soir.
Si tu me suis depuis le début, tu te demandes sans doute comment ça se fait que les premières phrases qu'on a vues étaient terribles, et que plus on avance, plus je te donne des phrases simples. La raison principale, c'est que je fais ce qui est nécessaire. Quand on fait les adjectifs ou les adverbes, on peut se laisser aller, mais te balancer des phrases de 2 lignes juste pour t'expliquer à quoi sert la particule から, par exemple, ça ne présente aucun intérêt.
Rassure-toi, dès qu'on aura vu la forme suspensive des verbes et leur forme neutre passée, nous aurons tous les éléments pour construire des subordonnées et là, on va commencer à pouvoir faire régulièrement - et surtout le plus normalement du monde - des phrase longues et complexes.
や et と.
1) (ouais, aujourd'hui, pas d'intro) Les listes.
や et と servent à l'énumération : や pour une liste non-exhaustive, と pour une liste exhaustive.
Et. C'est. Tout. (pour les listes).
Exemple :
j'ai acheté 2-3 trucs à bouffer : des pizzas, du jus d'orange...
食べ物をいろいろ買いました:ピザやオレンジ・ジュース...
Je n'ai acheté que deux trucs à bouffer : une pizza et une bouteille de jus d'orange.
食べ物を二つしか買いませんでした:ピザ一枚とオレンジ・ジュース一本。
と peut aussi s'utiliser avec か(=とか) pour donner à la fois cette non-exhaustivité liée à la particule や, mais ajouter également un degré d'incertitude.
Je vais au festival de feux d'artifice, on y mangera sûrement des yakisoba, du poulet frit, de la tempura...
花火大会に行きますよ!きっと焼き蕎麦とか、唐揚げとか、天麩羅とか食べますよ。
Tu remarques que la particule を à laquelle on s'attendait devant 食べます disparaît. Les virgules ne sont pas obligatoires, je les ai mises pour plus de clarté.
2) La particule と de discours.
La particule と va désormais nous être très utile, car elle indique un discours, direct ou indirect. Quand je dis "indique", cela veut donc dire que la particule suffit à préciser l'existence du discours, le verbe (dire, penser, etc.) n'est donc plus indispensable.
Exemple :
「もういやだ!」と言いました。そして帰りました。
Elle a dit "j'en ai marre !". Et puis elle est rentrée chez elle.
もういやだ!と帰りました。
Elle est rentrée chez elle en disant qu'elle en avait marre.
Le discours est ici directement associé au verbe "rentrer", impliquant une simultanéité des actions.
Les crochets correspondant à nos guillemets sont, eux aussi, complètement dispensables puisque c'est la particule と qui indique le discours. Ce sera à toi, ensuite, de voir s'il vaut mieux traduire par un discours direct ou indirect.
On remarque quand même que le discours indirect en japonais utilise de préférence la forme neutre des verbes, tandis que la retranscription du discours direct supporte les formes de types です/ます.
Exemples :
次の電車に絶対乗ると決心しました。
J'étais résolu à monter coûte que coûte dans le train suivant.
2 remarques :
a) le verbe 乗るse construit avec la particule に (toujours !).
b) ici le discours est implicite, il s'agit d'une pensée racontée, mais qui n'a pas forcément existé en tant que discours "réel". C'est pourquoi on trouve la particule と avec des verbes comme 決める, qui veut dire "décider", mais qui associe la décision à un discours, comme si la pensée avait été exprimée.
こんな素敵な男は必ず奪いますと思いました。
Je pensai alors que je lui volerai cet homme extraordinaire, à tout prix.
La forme en -ます indique ici la pensée telle qu'elle s'est formée dans la conscience et pourrait être assimilée à un discours direct traduit :
"Cet homme merveilleux, je le lui volerai, quoi qu'il en coûte !", pensai-je.
Dans cet usage lié au discours, la particule と peut également être associée à la particule か pour indiquer l'incertitude :
あの人の名前はきっと山崎とか、山田とか、山何とか言いましたよね。
Il a bien dit qu'il s'appelait "Yamazaki" ou "Yamada", enfin un nom en "Yama" quelque chose, quoi.
L'association de きっと et de la particule finale よ indique que le locuteur est persuadé d'avoir entendu ce qu'il dit, même si son souvenir est confus, la particule finale ね indiquant une demande de confirmation d'une tierce personne qui aurait elle-même entendu la même chose que le locuteur (= on prend cette tierce personne à témoin). L'ordre est toujours よ+ね, jamais ね+よ.
3) La particule と de mutualité.
On utilise la particule と avec les verbes qui indiquent une action mutuelle (discuter, parler, se rencontrer, etc.).
Exemple : お母さんと話しました。 J'ai discuté avec ta mère.
Mais on peut également avoir お母さんに話しました。J'ai parlé à ta mère.
Dans le deuxième cas, le locuteur prend l'initiative car c'est lui qui a quelque chose à dire.
Pour la rencontre, ça marche pareil :
渋谷で元の彼氏と会いました。J'ai rencontré mon ex à Shibuya (rencontre fortuite).
今日、友達の花子に会いました。Aujourd'hui, je suis allé voir mon amie Hanako (intention du locuteur).
Tu trouveras des fois la particule と associée à 一緒に qui veut dire "ensemble". Fais gaffe, c'est un "ensemble" de groupe, ça ne veut donc pas dire que l'action est mutuelle, mais que le groupe fait l'action ensemble.
Ex :
花子とセックスしました。J'ai couché avec Hanako (locuteur+Hanako).
花子と一緒にセックスしました。Hanako et moi sommes allés partouzer (locuteur+Hanako font une action ensemble, mais cette action concerne d'autres personnes).
4) La particule と de temps.
La particule と peut également indiquer le temps, de 2 façons :
a) de façon générale, traduisible par "quand" ou parfois "si".
Exemple : この曲を聴くと、いつも泣きます。 Quand j'écoute cette chanson, je pleure toujours.
Dans cet usage, と a le sens de 時 (le moment, l'instant).
b) pour indiquer un changement instantané
Dans cet usage, la particule と sert à préciser que le changement a été instantané (ou tout du moins rapide), à la différence de la particule に qui indique un changement progressif ou lent.
この女の子は本当に綺麗になりましたね。
Elle est devenue vraiment jolie, hein !
後ろを見ると塩となります!
Si tu regardes en arrière, tu seras transformé en statue de sel !
Il s'agit là d'un changement instantané, d'où le と, mais tu remarques que le premier と de temporalité peut-être traduit par "si", plus adéquat ici que "quand".
や et と servent à l'énumération : や pour une liste non-exhaustive, と pour une liste exhaustive.
Et. C'est. Tout. (pour les listes).
Exemple :
j'ai acheté 2-3 trucs à bouffer : des pizzas, du jus d'orange...
食べ物をいろいろ買いました:ピザやオレンジ・ジュース...
Je n'ai acheté que deux trucs à bouffer : une pizza et une bouteille de jus d'orange.
食べ物を二つしか買いませんでした:ピザ一枚とオレンジ・ジュース一本。
と peut aussi s'utiliser avec か(=とか) pour donner à la fois cette non-exhaustivité liée à la particule や, mais ajouter également un degré d'incertitude.
Je vais au festival de feux d'artifice, on y mangera sûrement des yakisoba, du poulet frit, de la tempura...
花火大会に行きますよ!きっと焼き蕎麦とか、唐揚げとか、天麩羅とか食べますよ。
Tu remarques que la particule を à laquelle on s'attendait devant 食べます disparaît. Les virgules ne sont pas obligatoires, je les ai mises pour plus de clarté.
2) La particule と de discours.
La particule と va désormais nous être très utile, car elle indique un discours, direct ou indirect. Quand je dis "indique", cela veut donc dire que la particule suffit à préciser l'existence du discours, le verbe (dire, penser, etc.) n'est donc plus indispensable.
Exemple :
「もういやだ!」と言いました。そして帰りました。
Elle a dit "j'en ai marre !". Et puis elle est rentrée chez elle.
もういやだ!と帰りました。
Elle est rentrée chez elle en disant qu'elle en avait marre.
Le discours est ici directement associé au verbe "rentrer", impliquant une simultanéité des actions.
Les crochets correspondant à nos guillemets sont, eux aussi, complètement dispensables puisque c'est la particule と qui indique le discours. Ce sera à toi, ensuite, de voir s'il vaut mieux traduire par un discours direct ou indirect.
On remarque quand même que le discours indirect en japonais utilise de préférence la forme neutre des verbes, tandis que la retranscription du discours direct supporte les formes de types です/ます.
Exemples :
次の電車に絶対乗ると決心しました。
J'étais résolu à monter coûte que coûte dans le train suivant.
2 remarques :
a) le verbe 乗るse construit avec la particule に (toujours !).
b) ici le discours est implicite, il s'agit d'une pensée racontée, mais qui n'a pas forcément existé en tant que discours "réel". C'est pourquoi on trouve la particule と avec des verbes comme 決める, qui veut dire "décider", mais qui associe la décision à un discours, comme si la pensée avait été exprimée.
こんな素敵な男は必ず奪いますと思いました。
Je pensai alors que je lui volerai cet homme extraordinaire, à tout prix.
La forme en -ます indique ici la pensée telle qu'elle s'est formée dans la conscience et pourrait être assimilée à un discours direct traduit :
"Cet homme merveilleux, je le lui volerai, quoi qu'il en coûte !", pensai-je.
Dans cet usage lié au discours, la particule と peut également être associée à la particule か pour indiquer l'incertitude :
あの人の名前はきっと山崎とか、山田とか、山何とか言いましたよね。
Il a bien dit qu'il s'appelait "Yamazaki" ou "Yamada", enfin un nom en "Yama" quelque chose, quoi.
L'association de きっと et de la particule finale よ indique que le locuteur est persuadé d'avoir entendu ce qu'il dit, même si son souvenir est confus, la particule finale ね indiquant une demande de confirmation d'une tierce personne qui aurait elle-même entendu la même chose que le locuteur (= on prend cette tierce personne à témoin). L'ordre est toujours よ+ね, jamais ね+よ.
3) La particule と de mutualité.
On utilise la particule と avec les verbes qui indiquent une action mutuelle (discuter, parler, se rencontrer, etc.).
Exemple : お母さんと話しました。 J'ai discuté avec ta mère.
Mais on peut également avoir お母さんに話しました。J'ai parlé à ta mère.
Dans le deuxième cas, le locuteur prend l'initiative car c'est lui qui a quelque chose à dire.
Pour la rencontre, ça marche pareil :
渋谷で元の彼氏と会いました。J'ai rencontré mon ex à Shibuya (rencontre fortuite).
今日、友達の花子に会いました。Aujourd'hui, je suis allé voir mon amie Hanako (intention du locuteur).
Tu trouveras des fois la particule と associée à 一緒に qui veut dire "ensemble". Fais gaffe, c'est un "ensemble" de groupe, ça ne veut donc pas dire que l'action est mutuelle, mais que le groupe fait l'action ensemble.
Ex :
花子とセックスしました。J'ai couché avec Hanako (locuteur+Hanako).
花子と一緒にセックスしました。Hanako et moi sommes allés partouzer (locuteur+Hanako font une action ensemble, mais cette action concerne d'autres personnes).
4) La particule と de temps.
La particule と peut également indiquer le temps, de 2 façons :
a) de façon générale, traduisible par "quand" ou parfois "si".
Exemple : この曲を聴くと、いつも泣きます。 Quand j'écoute cette chanson, je pleure toujours.
Dans cet usage, と a le sens de 時 (le moment, l'instant).
b) pour indiquer un changement instantané
Dans cet usage, la particule と sert à préciser que le changement a été instantané (ou tout du moins rapide), à la différence de la particule に qui indique un changement progressif ou lent.
この女の子は本当に綺麗になりましたね。
Elle est devenue vraiment jolie, hein !
後ろを見ると塩となります!
Si tu regardes en arrière, tu seras transformé en statue de sel !
Il s'agit là d'un changement instantané, d'où le と, mais tu remarques que le premier と de temporalité peut-être traduit par "si", plus adéquat ici que "quand".
lundi 25 août 2008
Compter en japonais (tu vas pleurer).
Ah, aujourd'hui on va ENFIN apprendre à compter en japonais !
Ça se fait en plusieurs étapes :
1) apprendre les nombres.
2) apprendre le compteur général.
3) apprendre les compteurs spécifiques.
D'abord, tu remarqueras qu'en français on fait la différence entre "j'ai acheté une voiture" et "j'ai acheté des voitures", alors qu'a priori, quand tu as en japonais "車を買いました", on peut pas savoir si tu en as acheté une ou plusieurs. C'est là que le contexte intervient : si tu dis "j'ai acheté... voiture" (les ... symbolisant cette non-précision en japonais), on peut se douter que tu n'as acheté qu'une seule voiture, tandis que si tu dis "j'ai acheté... légumes", on se doute que tu en a acheté plusieurs. C'est le principe de probabilité, celui-là même qui fait dire aux gens que "le japonais, c'est vague".
Je te l'ai déjà dit : moins on te précise de choses, plus c'est que c'est évident. Donc le japonais ce n'est pas vague, et comme dit mon pote Jay Rubin, c'est sûrement pas en donnant des instructions vagues que le Japon a dominé les années 80-90, ou que Toyota s'est hissé au rang de leader du marché automobile.
Donc le Japonais fonctionne comme ça : quand il pense que c'est évident il ne te précise pas le nombre, quand il pense que ce n'est pas évident, il précise et plus il peut préciser, plus il est content, d'où l'invention des compteurs spécifiques.
1) les nombres.
Comme d'hab', ici on ne fait pas d'information. Déjà qu'on va "mettre fin à l'hégémonie de la médiocrité", on va pas en plus mettre en péril Wikipédia... Leur article étant un peu succinct, je me permets quand même quelques précisions :
a) ce n'est pas que 四 prononcé し signifie aussi la mort (死), c'est qu'il se prononce de la même façon, et donc peut faire référence à la mort. On prononce régulièrement le chiffre 4 "shi" lorsqu'on compte (ichi, ni, san, shi, go...), et il n'y a aucune idée de mort là-dedans !
b) les lectures données dans l'articles sont les lectures sino-japonaises (ON), mais on utilise également des lectures japonaises, j'estime qu'un article complet aurait dû te les donner...
Si tu veux de l'information complète sur les nombres en japonais, ça se trouve aux pages 602 à 607 du Dico-qu'il-te-faut (Argh, le choc, je viens de repérer une petite erreur dans ce dico !).
2) le compteur général.
Si on peut, on préfère utiliser les compteurs spécifiques, parce que c'est plus précis et plus classe. Mais il y en a beaucoup et des fois on les connaît pas tous, ou alors on sait pas lequel correspond à l'objet qu'on veut compter, alors on utilise le compteur général, celui qui peut servir à tout : つ.
Il s'utilise avec les lectures japonaises des chiffres (de 1 à 10, donc) :
一つ ひとつ
二つ ふたつ
三つ みつ
四つ よつ
五つ いつつ
六つ むつ
七つ ななつ
八つ やつ
九つ ここのつ
十 とお
Le problème, c'est que ces lectures ne sont pas invariables. Elle subissent parfois des modifications en fonction de ce que tu comptes. Il y a les modifications "Robert Patrick va te donner un truc pour gérer", et les modifications "désolé vieux, il va falloir apprendre par cœur".
C'est ce qu'on va voir avec...
3) les compteurs spécifiques.
Exemple : tu veux compter les objets de forme géométriques (sphères, cubes, etc.), on utilise 個 ou ヶ (souvent utilisé dans les recettes de cuisines pour les œufs), qui est l'abréviation du kanji 箇.
Donc disons des œufs :
一個, 二個, 三個, 四個, 五個, 六個. Le premier se prononce ikko, le sixième rokko.
ou alors les bouteilles :
一本, 二本, 三本, 四本, 五本, 六本. Le premier se prononce ippon, le troisième sanbon et le sixième roppon.
ou alors les bateaux (promis, c'est le dernier, mais je voulais te le mettre parce que c'est sur celui-là que le Dico-qu'il-te-faut s'est planté (p.607) : ils ont mis le kanji 隻 et te donnent la lecture -sô alors qu'il se prononce -seki ; celui qui se prononce -sô c'est celui-ci : 艘) :
一隻, 二隻, 三隻, 四隻, 五隻, 六隻. Le premier se prononce isseki.
Bon, donc je te donne mon truc de gars paresseux : en japonais, quand tu accoles un mot à un autre, si le premier se termine par つ ou ち (ici hitotsu ou ichi), tu doubles la première consonne du mot suivant et tu en fais un son "p" s'il s'agit d'un "h" (ほん⇒ぽん).
Si le premier se termine par く, tu double si le deuxième commence par un son "k" (こ⇒っこ) et tu fais un son "p" si le deuxième commence par un "h" (ほん⇒ぽん).
Si le premier se termine par un son "n" et le deuxième commence par un son "h", tu transformes le deuxième en un son "b" (ほん⇒ぼん).
Ne perds pas ton temps à me dire que "ah ouais, mais regarde : 四本 ne se prononce pas よんぼん, mais よんほん ! Alors tu vois connard, t'as pas toujours raison !".
Je sais bien que j'ai pas toujours raison, parce que la seule façon d'avoir toujours raison c'est d'être un gros bourrin qui apprend tout par cœur. Et tu auras deviné d'après mon activité bloguesque, qui n'est elle-même que la partie visible de l'iceberg, que j'ai d'autres priorités dans la vie.
Ma réponse complète à ta remarque fort impertinente est donc que quand tu sais pas, tu gères : ça te donne un bon 80% de chances de pas te planter, et 80% ça me paraît un ratio acceptable pour le gaijin que tu es.
Maintenant, si tu n'es pas un simple gaijin mais un étudiant en japonais qui veut sa médaille, je t'en prie, apprends les compteurs par cœur et ne crois surtout pas que je te méprise pour ça, au contraire : je l'ai fait avant toi.
Mais tous les gens qui s'intéressent à la langue japonaise n'ont pas notre souci d'exhaustivité, ni nos impératifs d'examens de fin de trimestre (c'était le bon temps...).
Encore mieux, tu pourrais arriver toi-même aux conclusions que je t'ai données plus haut si tu fais marcher correctement l'intuition dont je t'ai déjà parlé : il y a un moment où tu vas sentir comment ça se prononce (et ça t'aidera aussi avec les sons え qui deviennent あ, dont l'exemple le plus trivial est bien sûr 上着 qui se prononce uwagi alors qu'il s'écrit uegi, n'est-ce pas ?).
Ça, c'était pour ceux que tu peux gérer. Et comment je sais qu'on peut les gérer ? Simplement parce que la modification touche au doublement ou à l'altération de la partie commune aux deux mots (ex : ろく+こ=ろっこ ou さん+ほん=さんぼん).
Ceux que tu peux pas gérer, en revanche, c'est ceux où la modification touche le mot en lui-même. Par exemple, 六日 ne se prononce pas ろっか, ni むっか, mais むいか. Et tu pouvais pas le deviner.
Pareil pour les heures 九時 se prononce くじ et 四時 se prononce よじ. Tu pouvais pas le deviner non plus.
Les jours et les heures, il va falloir les apprendre par cœur, je suis bien désolé, d'autant que les jours sont irréguliers au point qu'ils ne posent aucun problème sauf pour 14 (jûyokka), 20 (hatsuka) et 24 (nijûyokka).
Je pourrais aussi te parler des exceptions d'usage des compteurs, comme par exemple le compteur des oiseaux (羽) qui, au-delà de ses nombreuses variations de prononciation, s'utilise également pour compter les lapins (WTF !?), ou bien du compteur de capacité (杯) qui s'utilise aussi pour compter les seiches...
Je t'avais prévenu dès le début : le japonais est spécialisé dans les exceptions aléatoires.
J'imagine ta hâte de maîtriser les quelques compteurs spécifiques que nous n'avons pas encore vus, j'essaierai donc d'en placer quelques-uns dans mes exemples, d'autant qu'une question te taraude certainement : comment les employer ?
Quelques exemples de placement :
J'ai acheté une rose : 薔薇を一輪買いました。
On va à la soirée de John à deux voitures : ジョンのパーティに車二台で行きます。
Les deux filles, là-bas, ce sont vos amies ? あの二人の女の子はお友達ですか。
Oh oh ! Voilà une disposition bien étrange : des fois c'est après la particule, des fois c'est directement après le mot compté, des fois c'est avant.... MAIS COMMENT ON PEUT SAVOIR ?
C'est en fait assez simple.
Premier exemple : avec la particule を et une idée de constat, c'est-à-dire qu'on annonce un événement nouveau, on place le compteur après la particule. Cela correspond à l'article indéfini en français.
Troisième exemple : on définit ce que l'on compte (article défini en français, donc), on utilise alors le compteur+の puisque l'on détermine ce qui est compté.
Comparer :
J'ai tué 7 samouraïs : 侍を七人殺しました。
J'ai vu "les sept samouraïs" : 「七人の侍」を観ました。
Pour le deuxième exemple, on place le compteur avant la particule で indiquant le moyen, car cela n'aurait pas de sens après. Les deux voitures n'étant pas définies, on a le compteur après ce qui est compté, mais s'il n'y avait que deux voiture et qu'on avait voulu dire "on y va avec les deux voitures", on aurait eu 二台の車で行きます, comme je viens de l'expliquer à partir du troisième exemple.
Enfin, je ne peux pas te laisser sans te dire comment on pose des questions avec les compteurs :
1) pour les yens (円), c'est-à-dire quand on demande le prix c'est いくら
このペンは一本いくらですか。Combien coûte un crayon comme celui-ci ?
2) pour ce qui a trait au compteur général (notamment l'âge), c'est いくつ
あなたはおいくつですか。38才です。 Quel âge avez-vous ? J'ai 38 ans
3) pour les compteurs spécifiques, c'est なん+compteur
あなたのクラスは何人ですか。Combien y a-t-il de personnes dans ta classe ?
Ce sera tout pour aujourd'hui, tu as plein de boulot qui t'attend (apprendre les nombres, les compteurs, leur prononciation, créer des phrases d'exemples avec tout ce qu'on a vu jusqu'à présent).
La prochaine fois, on verra les particules や, と, から, まで et on commencera à être assez blindés en particules, et la fois d'après on verra la forme neutre et suspensive des verbes.
Je te laisse avec la preuve qu'apprendre par cœur à compter les jours en japonais, ça peut aussi servir à rigoler :
- なにかようか ?
- ここのかとおか。
Ça se fait en plusieurs étapes :
1) apprendre les nombres.
2) apprendre le compteur général.
3) apprendre les compteurs spécifiques.
D'abord, tu remarqueras qu'en français on fait la différence entre "j'ai acheté une voiture" et "j'ai acheté des voitures", alors qu'a priori, quand tu as en japonais "車を買いました", on peut pas savoir si tu en as acheté une ou plusieurs. C'est là que le contexte intervient : si tu dis "j'ai acheté... voiture" (les ... symbolisant cette non-précision en japonais), on peut se douter que tu n'as acheté qu'une seule voiture, tandis que si tu dis "j'ai acheté... légumes", on se doute que tu en a acheté plusieurs. C'est le principe de probabilité, celui-là même qui fait dire aux gens que "le japonais, c'est vague".
Je te l'ai déjà dit : moins on te précise de choses, plus c'est que c'est évident. Donc le japonais ce n'est pas vague, et comme dit mon pote Jay Rubin, c'est sûrement pas en donnant des instructions vagues que le Japon a dominé les années 80-90, ou que Toyota s'est hissé au rang de leader du marché automobile.
Donc le Japonais fonctionne comme ça : quand il pense que c'est évident il ne te précise pas le nombre, quand il pense que ce n'est pas évident, il précise et plus il peut préciser, plus il est content, d'où l'invention des compteurs spécifiques.
1) les nombres.
Comme d'hab', ici on ne fait pas d'information. Déjà qu'on va "mettre fin à l'hégémonie de la médiocrité", on va pas en plus mettre en péril Wikipédia... Leur article étant un peu succinct, je me permets quand même quelques précisions :
a) ce n'est pas que 四 prononcé し signifie aussi la mort (死), c'est qu'il se prononce de la même façon, et donc peut faire référence à la mort. On prononce régulièrement le chiffre 4 "shi" lorsqu'on compte (ichi, ni, san, shi, go...), et il n'y a aucune idée de mort là-dedans !
b) les lectures données dans l'articles sont les lectures sino-japonaises (ON), mais on utilise également des lectures japonaises, j'estime qu'un article complet aurait dû te les donner...
Si tu veux de l'information complète sur les nombres en japonais, ça se trouve aux pages 602 à 607 du Dico-qu'il-te-faut (Argh, le choc, je viens de repérer une petite erreur dans ce dico !).
2) le compteur général.
Si on peut, on préfère utiliser les compteurs spécifiques, parce que c'est plus précis et plus classe. Mais il y en a beaucoup et des fois on les connaît pas tous, ou alors on sait pas lequel correspond à l'objet qu'on veut compter, alors on utilise le compteur général, celui qui peut servir à tout : つ.
Il s'utilise avec les lectures japonaises des chiffres (de 1 à 10, donc) :
一つ ひとつ
二つ ふたつ
三つ みつ
四つ よつ
五つ いつつ
六つ むつ
七つ ななつ
八つ やつ
九つ ここのつ
十 とお
Le problème, c'est que ces lectures ne sont pas invariables. Elle subissent parfois des modifications en fonction de ce que tu comptes. Il y a les modifications "Robert Patrick va te donner un truc pour gérer", et les modifications "désolé vieux, il va falloir apprendre par cœur".
C'est ce qu'on va voir avec...
3) les compteurs spécifiques.
Exemple : tu veux compter les objets de forme géométriques (sphères, cubes, etc.), on utilise 個 ou ヶ (souvent utilisé dans les recettes de cuisines pour les œufs), qui est l'abréviation du kanji 箇.
Donc disons des œufs :
一個, 二個, 三個, 四個, 五個, 六個. Le premier se prononce ikko, le sixième rokko.
ou alors les bouteilles :
一本, 二本, 三本, 四本, 五本, 六本. Le premier se prononce ippon, le troisième sanbon et le sixième roppon.
ou alors les bateaux (promis, c'est le dernier, mais je voulais te le mettre parce que c'est sur celui-là que le Dico-qu'il-te-faut s'est planté (p.607) : ils ont mis le kanji 隻 et te donnent la lecture -sô alors qu'il se prononce -seki ; celui qui se prononce -sô c'est celui-ci : 艘) :
一隻, 二隻, 三隻, 四隻, 五隻, 六隻. Le premier se prononce isseki.
Bon, donc je te donne mon truc de gars paresseux : en japonais, quand tu accoles un mot à un autre, si le premier se termine par つ ou ち (ici hitotsu ou ichi), tu doubles la première consonne du mot suivant et tu en fais un son "p" s'il s'agit d'un "h" (ほん⇒ぽん).
Si le premier se termine par く, tu double si le deuxième commence par un son "k" (こ⇒っこ) et tu fais un son "p" si le deuxième commence par un "h" (ほん⇒ぽん).
Si le premier se termine par un son "n" et le deuxième commence par un son "h", tu transformes le deuxième en un son "b" (ほん⇒ぼん).
Ne perds pas ton temps à me dire que "ah ouais, mais regarde : 四本 ne se prononce pas よんぼん, mais よんほん ! Alors tu vois connard, t'as pas toujours raison !".
Je sais bien que j'ai pas toujours raison, parce que la seule façon d'avoir toujours raison c'est d'être un gros bourrin qui apprend tout par cœur. Et tu auras deviné d'après mon activité bloguesque, qui n'est elle-même que la partie visible de l'iceberg, que j'ai d'autres priorités dans la vie.
Ma réponse complète à ta remarque fort impertinente est donc que quand tu sais pas, tu gères : ça te donne un bon 80% de chances de pas te planter, et 80% ça me paraît un ratio acceptable pour le gaijin que tu es.
Maintenant, si tu n'es pas un simple gaijin mais un étudiant en japonais qui veut sa médaille, je t'en prie, apprends les compteurs par cœur et ne crois surtout pas que je te méprise pour ça, au contraire : je l'ai fait avant toi.
Mais tous les gens qui s'intéressent à la langue japonaise n'ont pas notre souci d'exhaustivité, ni nos impératifs d'examens de fin de trimestre (c'était le bon temps...).
Encore mieux, tu pourrais arriver toi-même aux conclusions que je t'ai données plus haut si tu fais marcher correctement l'intuition dont je t'ai déjà parlé : il y a un moment où tu vas sentir comment ça se prononce (et ça t'aidera aussi avec les sons え qui deviennent あ, dont l'exemple le plus trivial est bien sûr 上着 qui se prononce uwagi alors qu'il s'écrit uegi, n'est-ce pas ?).
Ça, c'était pour ceux que tu peux gérer. Et comment je sais qu'on peut les gérer ? Simplement parce que la modification touche au doublement ou à l'altération de la partie commune aux deux mots (ex : ろく+こ=ろっこ ou さん+ほん=さんぼん).
Ceux que tu peux pas gérer, en revanche, c'est ceux où la modification touche le mot en lui-même. Par exemple, 六日 ne se prononce pas ろっか, ni むっか, mais むいか. Et tu pouvais pas le deviner.
Pareil pour les heures 九時 se prononce くじ et 四時 se prononce よじ. Tu pouvais pas le deviner non plus.
Les jours et les heures, il va falloir les apprendre par cœur, je suis bien désolé, d'autant que les jours sont irréguliers au point qu'ils ne posent aucun problème sauf pour 14 (jûyokka), 20 (hatsuka) et 24 (nijûyokka).
Je pourrais aussi te parler des exceptions d'usage des compteurs, comme par exemple le compteur des oiseaux (羽) qui, au-delà de ses nombreuses variations de prononciation, s'utilise également pour compter les lapins (WTF !?), ou bien du compteur de capacité (杯) qui s'utilise aussi pour compter les seiches...
Je t'avais prévenu dès le début : le japonais est spécialisé dans les exceptions aléatoires.
J'imagine ta hâte de maîtriser les quelques compteurs spécifiques que nous n'avons pas encore vus, j'essaierai donc d'en placer quelques-uns dans mes exemples, d'autant qu'une question te taraude certainement : comment les employer ?
Quelques exemples de placement :
J'ai acheté une rose : 薔薇を一輪買いました。
On va à la soirée de John à deux voitures : ジョンのパーティに車二台で行きます。
Les deux filles, là-bas, ce sont vos amies ? あの二人の女の子はお友達ですか。
Oh oh ! Voilà une disposition bien étrange : des fois c'est après la particule, des fois c'est directement après le mot compté, des fois c'est avant.... MAIS COMMENT ON PEUT SAVOIR ?
C'est en fait assez simple.
Premier exemple : avec la particule を et une idée de constat, c'est-à-dire qu'on annonce un événement nouveau, on place le compteur après la particule. Cela correspond à l'article indéfini en français.
Troisième exemple : on définit ce que l'on compte (article défini en français, donc), on utilise alors le compteur+の puisque l'on détermine ce qui est compté.
Comparer :
J'ai tué 7 samouraïs : 侍を七人殺しました。
J'ai vu "les sept samouraïs" : 「七人の侍」を観ました。
Pour le deuxième exemple, on place le compteur avant la particule で indiquant le moyen, car cela n'aurait pas de sens après. Les deux voitures n'étant pas définies, on a le compteur après ce qui est compté, mais s'il n'y avait que deux voiture et qu'on avait voulu dire "on y va avec les deux voitures", on aurait eu 二台の車で行きます, comme je viens de l'expliquer à partir du troisième exemple.
Enfin, je ne peux pas te laisser sans te dire comment on pose des questions avec les compteurs :
1) pour les yens (円), c'est-à-dire quand on demande le prix c'est いくら
このペンは一本いくらですか。Combien coûte un crayon comme celui-ci ?
2) pour ce qui a trait au compteur général (notamment l'âge), c'est いくつ
あなたはおいくつですか。38才です。 Quel âge avez-vous ? J'ai 38 ans
3) pour les compteurs spécifiques, c'est なん+compteur
あなたのクラスは何人ですか。Combien y a-t-il de personnes dans ta classe ?
Ce sera tout pour aujourd'hui, tu as plein de boulot qui t'attend (apprendre les nombres, les compteurs, leur prononciation, créer des phrases d'exemples avec tout ce qu'on a vu jusqu'à présent).
La prochaine fois, on verra les particules や, と, から, まで et on commencera à être assez blindés en particules, et la fois d'après on verra la forme neutre et suspensive des verbes.
Je te laisse avec la preuve qu'apprendre par cœur à compter les jours en japonais, ça peut aussi servir à rigoler :
- なにかようか ?
- ここのかとおか。
vendredi 22 août 2008
Modération des commentaires.
Les commentaires sont désormais modérés, non pas pour une bête raison de censure, mais parce que les articles commencent à être nombreux, que mes lecteurs vont peut-être augmenter avec la rentrée scolaire et ce sera alors beaucoup plus pratique pour moi de consulter les nouveaux messages via un onglet dédié plutôt que de passer en revue tous les articles à chaque fois pour voir si un nouveau commentaire a été posté.
Merci de votre compréhension,
RP
Merci de votre compréhension,
RP
J'aime, j'aime pas - la nominalisation des verbes.
Parmi les trucs facile à apprendre et à utiliser en japonais, du genre que tu peux mettre en application immédiatement après l'avoir appris, il y a la façon de dire qu'on aime (好き) ou qu'on n'aime pas (嫌い).
Ça s'utilise comme des adjectifs nominaux, et c'est ce qui pourrait potentiellement te poser problème (puisqu'en français on a recours à des verbes), mais si tu fais tout comme on te dit, y a pas de raison d'avoir peur.
Les deux s'utilisent avec la particule が par défaut, mais la particule は peut évidemment être utilisée dans sa valeur contrastive (et la particule も s'il y a équivalence).
J'aime le vin rouge.
J'aime aussi le vin blanc, mais je n'aime pas le vin rosé.
赤いワインが好きです。
白ワインも好きですが、ローゼは好きではありません。
Tu remarques que j'ai utilisé la forme négative de 好き plutôt que 嫌い. C'est parce que 嫌い exprime vraiment la détestation.
Tu feras aussi bien attention, les Japonais ne pratiquent pas la litote comme nous !!
Ainsi "je ne te hais point" (Chimène à Don Rodrigue) veut dire "je t'aime" en français. PAS EN JAPONAIS ! 嫌いではない veut dire "je ne déteste pas ça", ce qui veut dire que c'est "à la limite de l'acceptable".
Pareil pour nos "pas mal", "pas mauvais" qui sont souvent utilisés de façon positive ("Hé, c'est pas mal, ça !"), en japonais 悪くない veut juste dire que ça n'est pas mauvais au point de mériter le label "mauvais".
Donc fais super gaffe quand tu veux dire à ta copine ou à ton hôte que sa cuisine est bonne, n'emploie QUE des formes positives !
嫌いet 好き peuvent également être agrémentés de 大 (だい) pour renforcer leur sens :
大好きです : j'adore.
大嫌いです : je peux PAS blairer.
あんな人は大嫌いです。
Ah, les gars comme ça, je peux pas les voir en peinture !
Bien évidemment, comme les adjectifs nominaux, ils prennent な à la forme déterminante et で à la forme suspensive.
ビデオゲームが大好きで、僕の任天堂DSでどこでも遊びます。
J'adore les jeux vidéos, alors je joue partout avec ma DS.
Là on fait un peu gaffe : le premier で est la forme suspensive de です, reconnaissable à sa virgule, tandis que le で suivant indique évidemment le complément de moyen et le dernier le lieu de l'action. Qu'est-ce que le も vient faire là ?
Bonne question.
どこ veut dire "où", mais どこか veut dire "quelque part" et どこも "partout" (et maintenant tu comprends pourquoi il y a un opérateur de téléphonie mobile qui s'appelle どこも).
Ce système か/も marche également avec les autres mots de question :
誰, "qui ?", mais 誰か, "quelqu'un" et 誰も, "personne".
何, "quoi ?", mais 何か, "quelque chose et 何も, "rien".
etc.
Compare avec :
Actuellement, il n'y a plus du tout de beurre au Japon.
今の日本はバターはどこにもありません。
新宿の店へ服を買いに行くことが好きですが、最近お金があんまりなくて、我慢します。こんな時は辛いですね。
J'aime bien aller acheter des vêtements dans les magasins de Shinjuku, mais récemment je n'ai pas trop d'argent, alors je me retiens. C'est pénible, ce genre de périodes.
L'adverbe あんまり t'es correctement donné par Rikaichan, mais c'est une déformation orale de 余り.
En revanche, tu as remarqué le こと et tu te demandes ce qu'il fait là. Je te le dis : il sert à nominaliser le verbe (ici 行く). On pourrait également avoir の à la place de こと. En effet, on ne peut pas avoir が comme ça, juste après un verbe, mais 好き s'emploie avec が. Merde alors, comment on va faire pour dire qu'on aime "faire quelque chose" ? Eh ben on nominalise le verbe avec ことou の, sachant que こと est plus neutre et の plus insistant :
待つことが嫌いです。Je n'aime pas attendre.
待つのが嫌いです。C'est attendre que je n'aime pas.
En situation,
あの人は別に嫌いではありませんが、彼がいつもお金の話をするのが嫌いです。
Ce n'est pas que je le déteste, lui, particulièrement, ce que je déteste, c'est qu'il parle d'argent sans arrêt.
Donc verbe+こと/の= le fait de faire quelque chose.
Du coup, tu peux maintenant appliquer aussi des adjectifs aux verbes :
J'adore aller au cinéma, mais faire la queue pendant des heures, c'est vraiment lourd.
映画を見に行くことが大好きですが、長い間行列するのが本当に大変ですよ。
Probablement pas d'article cet après-midi, faut que je réfléchisse un peu à l'article "comment compter en japonais"...
Ça s'utilise comme des adjectifs nominaux, et c'est ce qui pourrait potentiellement te poser problème (puisqu'en français on a recours à des verbes), mais si tu fais tout comme on te dit, y a pas de raison d'avoir peur.
Les deux s'utilisent avec la particule が par défaut, mais la particule は peut évidemment être utilisée dans sa valeur contrastive (et la particule も s'il y a équivalence).
J'aime le vin rouge.
J'aime aussi le vin blanc, mais je n'aime pas le vin rosé.
赤いワインが好きです。
白ワインも好きですが、ローゼは好きではありません。
Tu remarques que j'ai utilisé la forme négative de 好き plutôt que 嫌い. C'est parce que 嫌い exprime vraiment la détestation.
Tu feras aussi bien attention, les Japonais ne pratiquent pas la litote comme nous !!
Ainsi "je ne te hais point" (Chimène à Don Rodrigue) veut dire "je t'aime" en français. PAS EN JAPONAIS ! 嫌いではない veut dire "je ne déteste pas ça", ce qui veut dire que c'est "à la limite de l'acceptable".
Pareil pour nos "pas mal", "pas mauvais" qui sont souvent utilisés de façon positive ("Hé, c'est pas mal, ça !"), en japonais 悪くない veut juste dire que ça n'est pas mauvais au point de mériter le label "mauvais".
Donc fais super gaffe quand tu veux dire à ta copine ou à ton hôte que sa cuisine est bonne, n'emploie QUE des formes positives !
嫌いet 好き peuvent également être agrémentés de 大 (だい) pour renforcer leur sens :
大好きです : j'adore.
大嫌いです : je peux PAS blairer.
あんな人は大嫌いです。
Ah, les gars comme ça, je peux pas les voir en peinture !
Bien évidemment, comme les adjectifs nominaux, ils prennent な à la forme déterminante et で à la forme suspensive.
ビデオゲームが大好きで、僕の任天堂DSでどこでも遊びます。
J'adore les jeux vidéos, alors je joue partout avec ma DS.
Là on fait un peu gaffe : le premier で est la forme suspensive de です, reconnaissable à sa virgule, tandis que le で suivant indique évidemment le complément de moyen et le dernier le lieu de l'action. Qu'est-ce que le も vient faire là ?
Bonne question.
どこ veut dire "où", mais どこか veut dire "quelque part" et どこも "partout" (et maintenant tu comprends pourquoi il y a un opérateur de téléphonie mobile qui s'appelle どこも).
Ce système か/も marche également avec les autres mots de question :
誰, "qui ?", mais 誰か, "quelqu'un" et 誰も, "personne".
何, "quoi ?", mais 何か, "quelque chose et 何も, "rien".
etc.
Compare avec :
Actuellement, il n'y a plus du tout de beurre au Japon.
今の日本はバターはどこにもありません。
新宿の店へ服を買いに行くことが好きですが、最近お金があんまりなくて、我慢します。こんな時は辛いですね。
J'aime bien aller acheter des vêtements dans les magasins de Shinjuku, mais récemment je n'ai pas trop d'argent, alors je me retiens. C'est pénible, ce genre de périodes.
L'adverbe あんまり t'es correctement donné par Rikaichan, mais c'est une déformation orale de 余り.
En revanche, tu as remarqué le こと et tu te demandes ce qu'il fait là. Je te le dis : il sert à nominaliser le verbe (ici 行く). On pourrait également avoir の à la place de こと. En effet, on ne peut pas avoir が comme ça, juste après un verbe, mais 好き s'emploie avec が. Merde alors, comment on va faire pour dire qu'on aime "faire quelque chose" ? Eh ben on nominalise le verbe avec ことou の, sachant que こと est plus neutre et の plus insistant :
待つことが嫌いです。Je n'aime pas attendre.
待つのが嫌いです。C'est attendre que je n'aime pas.
En situation,
あの人は別に嫌いではありませんが、彼がいつもお金の話をするのが嫌いです。
Ce n'est pas que je le déteste, lui, particulièrement, ce que je déteste, c'est qu'il parle d'argent sans arrêt.
Donc verbe+こと/の= le fait de faire quelque chose.
Du coup, tu peux maintenant appliquer aussi des adjectifs aux verbes :
J'adore aller au cinéma, mais faire la queue pendant des heures, c'est vraiment lourd.
映画を見に行くことが大好きですが、長い間行列するのが本当に大変ですよ。
Probablement pas d'article cet après-midi, faut que je réfléchisse un peu à l'article "comment compter en japonais"...
jeudi 21 août 2008
Plein de trucs utiles...
On va commencer par des mises au point.
1) Tu te souviens qu'il y a en japonais la forme polie qu'on a utilisée jusqu'à présent et la forme neutre.
La forme neutre, c'est par exemple ce qui correspond à la forme du dictionnaire des verbes et des adjectifs verbaux. Bon.
Eh ben la forme neutre de です, c'est だ, et la forme neutre de ではありません, c'est ではない. Bon.
Je te dis ça parce que tu te souviens peut-être que je t'ai pas encore appris la forme négative et déterminante des adjectifs nominaux (ex : une chaise pas solide). On va l'apprendre maintenant :
la forme épithète négative des adjectifs nominaux, c'est でない.
Donc : une chaise pas solide⇒丈夫でない椅子. Tu remarques que le は qu'on trouve dans ではない a dégagé. Conséquemment, la forme suspensive de l'adjectif nominal négatif et épithète, c'est でなくて.
Une chaise pas solide et chère :丈夫でなくて高い椅子.
Ça, c'est fait. Tu sais maintenant utiliser tous les adjectifs dans toutes leurs formes (épithète, attribut, positif, négatif) du non-accompli.
2) しか+ない.
しか s'utilise toujours avec la négation et sert à fixer une limite supérieure (il n'y pas plus que, il n'y a pas autre chose que). Tu le traduiras généralement par "que" en français, mais garde bien à l'esprit que しか demande la forme négative.
Exemple :
Il n'y a que des trucs chers dans ce magasin.
この店は高い物しかありません。
Tu verras que ça devient assez pratique dès qu'on se met à compter ("ah merde, il ne reste que 2 œufs, je peux pas faire mon gâteau !").
3) のです
Au lieu de finir ta phrase par です, tu peux la finir par のです pour marque une insistance, comme si tu donnais une explication de ce que tu as dit précédemment. Avant ce のです, on doit utiliser une forme neutre. Reprenons notre magasin :
この店は高い物しかありません。
et disons plutôt :
Le nouveau magasin à Harajuku ? Je n'y vais jamais, il n'y a que des trucs chers, là bas.
あの原宿の新しい店?行きませんよ。高い物しかないのです。
Tu vois que dans la conversation courante on peut trouver des phrases avec un point d'interrogation à la place de か (et prononcées avec une intonation montante), et j'imagine que tu perçois bien la nuance d'explication du のです, qui pourrait correspondre au deux points en français (:). Tu apprécies également la partie contextuelle du japonais : en français j'ai rajouté "là-bas", mais on n'a pas besoin de traduire "あの店は高い物しかないのです", à partir du moment où on nous pose une question sur le magasin, on se doute bien que la réponse a trait au magasin à propos duquel on nous interroge.
4) こ-そ-あ-ど-, encore ?!
Il y a encore 2 utilisations des こ-そ-あ-ど- que j'aimerais qu'on voie, la première se rapporte directement à notre apprentissage récent de la particule へ, la deuxième non.
a) indiquer une direction.
こちら indique une direction proche de soi (à partir de soi ou vers soi)
そちら indique une direction proche de l'interlocuteur (à partir de ou vers l'interlocuteur)
あちら indique une direction éloignée du locuteur et de l'interlocuteur
どちら est la question qui demande "par où ?" "vers où ?"
Ça, c'est ce qu'il y a d'écrit dans ton manuel scolaire. Nous allons voir que c'est beaucoup plus riche que ça, et donc beaucoup plus intéressant.
D'abord, les mots tels que je te les ai donnés là sont utilisés soit pour les directions géographiques, soit pour indiquer des sphères d'influences de façon polie.
Par exemple, tu viens de passer une super soirée chez un Japonais que tu ne connais pas encore bien (c'est la première fois qu'il t'invitait), il te remercie du charmant moment que tu lui as fait passer et en retour tu lui réponds, "non, c'est moi (qui vous remercie)"
Lui : ありがとうございました。
Toi : いいえ、こちらこそ。
On verra le こそ un peu plus tard, mais ce qui est important pour l'instant, c'est que tu indiques que s'il y a une direction de laquelle doivent venir les remerciement, c'est de ta part.
Même chose si tu t'embrouilles avec quelqu'un, il te reproche de te plaindre tout le temps et tu lui réponds que non, le problème ne vient pas de toi mais plutôt de lui, parce qu'il met sa musique fort même tard le soir :
Lui : 外国人はうるさいですよ。L'étranger, il m'énerve avec ses critiques.
Toi : そちらこそ。夜遅くても音楽のボリュームが高いのです。Le problème vient de vous : même tard la nuit, vous écoutez votre musique trop fort.
Tu remarques le のです d'explication de pourquoi la faute vient de l'autre, et le そちら pour dire que le problème ne vient pas de ta direction mais de la sienne. J'ai mis "trop fort" en français, mais en japonais le "trop" n'est pas nécessaire puisque le のです sert d'explication : le simple fait de dire que parce que la musique est fort cela pose problème implique que la musique est donc "trop" fort.
Tu remarques également la particules も dans un emploi que nous n'avons pas encore vu. Réglons le problème tout de suite : la particule も après une forme suspensive veut dire "même si".
Exemple : パーティが夜遅くても行きますよ!Même si la fête est tard, j'irai quand même.
新しくなくても大丈夫ですよ。 Même si ce n'est pas neuf, c'est OK.
あのゲームは高くても絶対買いますよ!Ce jeu-là, même s'il est cher, je l'achète !
L'autre truc que tu dois savoir, c'est que la question どちら est un peu plus délicate qu'on ne croit : si tu demandes ton chemin (on reste dans la dimension géographique des directions), どちら s'emploie normalement, te pose pas de questions.
En revanche, cette série de こ-そ-あ-ど- s'emploie aussi lorsqu'il faut faire des choix ("lequel tu préfères, celui-ci ou celui-là ?"). Dans ce cas, on n'emploie どちら QUE s'il n'y a que 2 choix. S'il y a plus de 2 choix possibles, on utilise どれ, et la réponse sera de l'ordre これ,それ,あれ.
- どちらが決めるのですか。Qui va décider (sous-entendu : "vous ou nous") ?
- こちらです。Nous déciderons.
On utilise également très souvent les formes moins polies de ces こ-そ-あ-ど- de direction, ou leur forme familière (entre parenthèses) :
こち (こっち)
そち (そっち)
あち (あっち)
どち (どっち)
- お前はうるせえな! Oh, ferme ta gueule !
- ふざけんな、こっちの台詞だよ!Quoi ?! C'est moi qui devrait dire ça !
Donc dès qu'on aborde la direction au sens figuré, on tombe dans la dichotomie : c'est ou l'un ou l'autre.
Ces questions de direction s'utilisent aussi avec 方 (ほう), qui signifie "la direction" et s'emploie comme un substantif.
Par exemple :
- どちの方が高いですか。Lequel est le plus cher ?
- こちです。celui-ci.
Ce 方 permet d'indiquer une comparaison entre deux éléments. Puisqu'on n'a que 2 éléments, celui qui est décrit comme cher, c'est donc "le plus cher".
Comparer avec :
- どちが高いですか。Lequel est cher ? (la comparaison porte sur : "l'un est cher et l'autre pas cher")
- こちです。celui-ci.
b) indiquer un "genre".
La deuxième série de こ-そ-あ-ど- sert à définir le "genre" :
こんな ce "genre" (locuteur)
そんな ce "genre" (interlocuteur)
あんな ce "genre" (les deux)
どんな quel genre ?
Bon, et alors là tu vas faire TRES attention, parce que si j'ai mis "genre" entre guillemets, c'est pas pour rien (vu que j'en ai mis presque partout, tu te doutes que c'est pas une typo). La seule utilisation vraiment neutre, c'est la question : どんな qui elle même ne sert pas tant à définir un genre au sens propre qu'à demander des précisions.
Exemple :
- 昨日、映画を見ました。Hier, j'ai vu un film.
- どんな映画でしたか。Quel genre de film ?
Attention, ce qu'on te demande là, ce n'est pas la classification cinématographique précise, on te demande des précisions comme "marrant", "triste", éventuellement le genre si ça peut aider à une quelconque compréhension ("film d'horreur" ou "comédie romantique", OK, mais "chronique familiale", NON). A plus forte raison si tu parles d'un film dont ton interlocuteur connaît le titre ou dont le genre paraît évident. Genre tu viens de voir Spiderman 3, si on te demande quelle genre de film c'est, la réponse n'est PAS "c'est un film de super-héros" ! Merci, ton interlocuteur est certainement déjà au courant. Ce qu'il te demande par-là, c'est si tu as aimé et si ça vaut le coup qu'il aille le voir, ou bien si en tant que film de super héros, c'est plutôt ambiance festive (les répliques qui font hurler la salle de rire) ou ambiance on n'est pas là pour rigoler (le héros voit toute sa famille mourir, etc.).
Donc tu vois que le "genre", déjà, c'est pas aussi "genre" que tu croyais, mais au moins c'est pas dangereux.
En revanche, les こんな,そんな et あんな, il va falloir les manier avec précaution : le péjoratif te guette !
そんな, particulièrement, exprime facilement le mépris du locuteur envers un objet ou une attitude lié à la sphère de l'interlocuteur (ou autre).
Donc si tu veux dire à ta copine que sa mère est exactement le genre de personne que tu apprécies, il va falloir éviter le そんな人 (qu'on pourrait traduire par "cette pute-là").
そんな人がいるなんて信じらんない!
Comment ça peut exister, des gens comme ça ?!
そんな態度はあるか!
Mais c'est quoi ce comportement ?!
Donc essaie plutôt d'utiliser この,その,あの à la place, tu me feras plaisir. Si tu dois utiliser un adjectif démonstratif de genre, préfère こんな, on sait jamais....
1) Tu te souviens qu'il y a en japonais la forme polie qu'on a utilisée jusqu'à présent et la forme neutre.
La forme neutre, c'est par exemple ce qui correspond à la forme du dictionnaire des verbes et des adjectifs verbaux. Bon.
Eh ben la forme neutre de です, c'est だ, et la forme neutre de ではありません, c'est ではない. Bon.
Je te dis ça parce que tu te souviens peut-être que je t'ai pas encore appris la forme négative et déterminante des adjectifs nominaux (ex : une chaise pas solide). On va l'apprendre maintenant :
la forme épithète négative des adjectifs nominaux, c'est でない.
Donc : une chaise pas solide⇒丈夫でない椅子. Tu remarques que le は qu'on trouve dans ではない a dégagé. Conséquemment, la forme suspensive de l'adjectif nominal négatif et épithète, c'est でなくて.
Une chaise pas solide et chère :丈夫でなくて高い椅子.
Ça, c'est fait. Tu sais maintenant utiliser tous les adjectifs dans toutes leurs formes (épithète, attribut, positif, négatif) du non-accompli.
2) しか+ない.
しか s'utilise toujours avec la négation et sert à fixer une limite supérieure (il n'y pas plus que, il n'y a pas autre chose que). Tu le traduiras généralement par "que" en français, mais garde bien à l'esprit que しか demande la forme négative.
Exemple :
Il n'y a que des trucs chers dans ce magasin.
この店は高い物しかありません。
Tu verras que ça devient assez pratique dès qu'on se met à compter ("ah merde, il ne reste que 2 œufs, je peux pas faire mon gâteau !").
3) のです
Au lieu de finir ta phrase par です, tu peux la finir par のです pour marque une insistance, comme si tu donnais une explication de ce que tu as dit précédemment. Avant ce のです, on doit utiliser une forme neutre. Reprenons notre magasin :
この店は高い物しかありません。
et disons plutôt :
Le nouveau magasin à Harajuku ? Je n'y vais jamais, il n'y a que des trucs chers, là bas.
あの原宿の新しい店?行きませんよ。高い物しかないのです。
Tu vois que dans la conversation courante on peut trouver des phrases avec un point d'interrogation à la place de か (et prononcées avec une intonation montante), et j'imagine que tu perçois bien la nuance d'explication du のです, qui pourrait correspondre au deux points en français (:). Tu apprécies également la partie contextuelle du japonais : en français j'ai rajouté "là-bas", mais on n'a pas besoin de traduire "あの店は高い物しかないのです", à partir du moment où on nous pose une question sur le magasin, on se doute bien que la réponse a trait au magasin à propos duquel on nous interroge.
4) こ-そ-あ-ど-, encore ?!
Il y a encore 2 utilisations des こ-そ-あ-ど- que j'aimerais qu'on voie, la première se rapporte directement à notre apprentissage récent de la particule へ, la deuxième non.
a) indiquer une direction.
こちら indique une direction proche de soi (à partir de soi ou vers soi)
そちら indique une direction proche de l'interlocuteur (à partir de ou vers l'interlocuteur)
あちら indique une direction éloignée du locuteur et de l'interlocuteur
どちら est la question qui demande "par où ?" "vers où ?"
Ça, c'est ce qu'il y a d'écrit dans ton manuel scolaire. Nous allons voir que c'est beaucoup plus riche que ça, et donc beaucoup plus intéressant.
D'abord, les mots tels que je te les ai donnés là sont utilisés soit pour les directions géographiques, soit pour indiquer des sphères d'influences de façon polie.
Par exemple, tu viens de passer une super soirée chez un Japonais que tu ne connais pas encore bien (c'est la première fois qu'il t'invitait), il te remercie du charmant moment que tu lui as fait passer et en retour tu lui réponds, "non, c'est moi (qui vous remercie)"
Lui : ありがとうございました。
Toi : いいえ、こちらこそ。
On verra le こそ un peu plus tard, mais ce qui est important pour l'instant, c'est que tu indiques que s'il y a une direction de laquelle doivent venir les remerciement, c'est de ta part.
Même chose si tu t'embrouilles avec quelqu'un, il te reproche de te plaindre tout le temps et tu lui réponds que non, le problème ne vient pas de toi mais plutôt de lui, parce qu'il met sa musique fort même tard le soir :
Lui : 外国人はうるさいですよ。L'étranger, il m'énerve avec ses critiques.
Toi : そちらこそ。夜遅くても音楽のボリュームが高いのです。Le problème vient de vous : même tard la nuit, vous écoutez votre musique trop fort.
Tu remarques le のです d'explication de pourquoi la faute vient de l'autre, et le そちら pour dire que le problème ne vient pas de ta direction mais de la sienne. J'ai mis "trop fort" en français, mais en japonais le "trop" n'est pas nécessaire puisque le のです sert d'explication : le simple fait de dire que parce que la musique est fort cela pose problème implique que la musique est donc "trop" fort.
Tu remarques également la particules も dans un emploi que nous n'avons pas encore vu. Réglons le problème tout de suite : la particule も après une forme suspensive veut dire "même si".
Exemple : パーティが夜遅くても行きますよ!Même si la fête est tard, j'irai quand même.
新しくなくても大丈夫ですよ。 Même si ce n'est pas neuf, c'est OK.
あのゲームは高くても絶対買いますよ!Ce jeu-là, même s'il est cher, je l'achète !
L'autre truc que tu dois savoir, c'est que la question どちら est un peu plus délicate qu'on ne croit : si tu demandes ton chemin (on reste dans la dimension géographique des directions), どちら s'emploie normalement, te pose pas de questions.
En revanche, cette série de こ-そ-あ-ど- s'emploie aussi lorsqu'il faut faire des choix ("lequel tu préfères, celui-ci ou celui-là ?"). Dans ce cas, on n'emploie どちら QUE s'il n'y a que 2 choix. S'il y a plus de 2 choix possibles, on utilise どれ, et la réponse sera de l'ordre これ,それ,あれ.
- どちらが決めるのですか。Qui va décider (sous-entendu : "vous ou nous") ?
- こちらです。Nous déciderons.
On utilise également très souvent les formes moins polies de ces こ-そ-あ-ど- de direction, ou leur forme familière (entre parenthèses) :
こち (こっち)
そち (そっち)
あち (あっち)
どち (どっち)
- お前はうるせえな! Oh, ferme ta gueule !
- ふざけんな、こっちの台詞だよ!Quoi ?! C'est moi qui devrait dire ça !
Donc dès qu'on aborde la direction au sens figuré, on tombe dans la dichotomie : c'est ou l'un ou l'autre.
Ces questions de direction s'utilisent aussi avec 方 (ほう), qui signifie "la direction" et s'emploie comme un substantif.
Par exemple :
- どちの方が高いですか。Lequel est le plus cher ?
- こちです。celui-ci.
Ce 方 permet d'indiquer une comparaison entre deux éléments. Puisqu'on n'a que 2 éléments, celui qui est décrit comme cher, c'est donc "le plus cher".
Comparer avec :
- どちが高いですか。Lequel est cher ? (la comparaison porte sur : "l'un est cher et l'autre pas cher")
- こちです。celui-ci.
b) indiquer un "genre".
La deuxième série de こ-そ-あ-ど- sert à définir le "genre" :
こんな ce "genre" (locuteur)
そんな ce "genre" (interlocuteur)
あんな ce "genre" (les deux)
どんな quel genre ?
Bon, et alors là tu vas faire TRES attention, parce que si j'ai mis "genre" entre guillemets, c'est pas pour rien (vu que j'en ai mis presque partout, tu te doutes que c'est pas une typo). La seule utilisation vraiment neutre, c'est la question : どんな qui elle même ne sert pas tant à définir un genre au sens propre qu'à demander des précisions.
Exemple :
- 昨日、映画を見ました。Hier, j'ai vu un film.
- どんな映画でしたか。Quel genre de film ?
Attention, ce qu'on te demande là, ce n'est pas la classification cinématographique précise, on te demande des précisions comme "marrant", "triste", éventuellement le genre si ça peut aider à une quelconque compréhension ("film d'horreur" ou "comédie romantique", OK, mais "chronique familiale", NON). A plus forte raison si tu parles d'un film dont ton interlocuteur connaît le titre ou dont le genre paraît évident. Genre tu viens de voir Spiderman 3, si on te demande quelle genre de film c'est, la réponse n'est PAS "c'est un film de super-héros" ! Merci, ton interlocuteur est certainement déjà au courant. Ce qu'il te demande par-là, c'est si tu as aimé et si ça vaut le coup qu'il aille le voir, ou bien si en tant que film de super héros, c'est plutôt ambiance festive (les répliques qui font hurler la salle de rire) ou ambiance on n'est pas là pour rigoler (le héros voit toute sa famille mourir, etc.).
Donc tu vois que le "genre", déjà, c'est pas aussi "genre" que tu croyais, mais au moins c'est pas dangereux.
En revanche, les こんな,そんな et あんな, il va falloir les manier avec précaution : le péjoratif te guette !
そんな, particulièrement, exprime facilement le mépris du locuteur envers un objet ou une attitude lié à la sphère de l'interlocuteur (ou autre).
Donc si tu veux dire à ta copine que sa mère est exactement le genre de personne que tu apprécies, il va falloir éviter le そんな人 (qu'on pourrait traduire par "cette pute-là").
そんな人がいるなんて信じらんない!
Comment ça peut exister, des gens comme ça ?!
そんな態度はあるか!
Mais c'est quoi ce comportement ?!
Donc essaie plutôt d'utiliser この,その,あの à la place, tu me feras plaisir. Si tu dois utiliser un adjectif démonstratif de genre, préfère こんな, on sait jamais....
Les adverbes - la particule へ.
Ah, les particules... On en a encore quelques-unes à voir.
Mais commençons par les adverbes (副詞). A la différence des adjectifs, qui qualifient un substantif, les adverbes qualifient un verbe (ou un adjectif). Comment ça marche ?
On distingue en gros 3 catégories d'adverbes :
- ceux formés à partir d'adjectifs verbaux
- ceux formés à partir d'adjectifs nominaux
- les autres.
1) Les adverbes formés à partir d'adjectifs verbaux.
Je sais que tu adooooores les adjectifs verbaux, parce qu'ils te permettent de faire des phrases complètes à eux seuls, sans avoir à te soucier de particules ou autres détails grammaticaux, mais aussi parce qu'ils fonctionnent toujours de la même façon : c'est le い final qui subit toutes les transformations.
En fait, tu sais déjà comment former un adverbe à partir d'un adjectif, c'est juste que tu n'en as pas conscience (un peu comme avec le jeu みんなのGOLF 5, le contenu que tu achètes sur le PSN Store est déjà sur le disque, mais tu le savais pas. Sinon tu penses bien que t'aurais foutu le feu à la baraque, puisqu'en clair on te demande de payer pour avoir le droit d'utiliser du contenu que tu as déjà acheté. What the fuck ?!).
Tu te souviens que je t'ai dit que la forme neutre de ありません était ない, et tu te souviens que la forme négative des adjectifs verbaux c'est, par exemple avec 新しい, 新しくない.
Donc au lieu d'avoir une forme polie 新しくないです, on pourrait en fait avoir 新しくありません.
ありません, c'est bien un verbe, non ? Un verbe défini par l'adverbe 新しく (de même que ない est un adjectif défini par l'adverbe 新しく dans 新しくない).
Pour former un adverbe à partir d'un adjectif verbal, on remplace donc le い final par く.
Tu feras attention : pour l'adjectif いい, on utilise son ancienne forme よい pour former l'adverbe よく.
2) Les adverbes formés à partir d'adjectifs nominaux.
Tu te souviens que je t'ai dit que la particule に était la particule fourre-tout du japonais. Tu étais allé répéter ça à ton prof et ses cheveux étaient devenus tout blancs, il avait sorti un crucifix et avait commencé à murmurer des trucs bizarres. Bon.
Comme tu le sais, les adjectifs nominaux sont invariables. Pour les utiliser de diverses façons (épithètes, adverbes, etc.) on est donc toujours obligé de leur ajouter des trucs. Eh ben là on ajoute に.
Exemple :
綺麗なケーキですね!上手に作りましたね!(Wow, Rikaichan est aux fraises ! Cet adjectif se prononce じょうず)
Oh, quel beau gâteau ! Tu l'a bien réussi !
3) Les autres adverbes.
Je vais pas te les lister tellement il y en a. Des fois ils peuvent s'employer avec la particule に, des fois non.
Plutôt que de te les lister, je préfère les intégrer naturellement aux phrases d'exemples qu'on verra désormais puisque nous avons maintenant les moyens de polluer nos phrases avec adjectifs et adverbes à gogo.
Ex :
Est-ce que tu achètes souvent des robes très chères, de marques célèbres ?
Non, je n'en achèterai jamais.
有名なブランドの超高いドレスはよく買いますか。
いいえ、絶対に買いません。
Tu remarques le très à la mode 超 (ちょう) qui se place tel quel avant un adjectif.
Tu me feras aussi le plaisir de pratiquer l'adverbialisation (ça existe ?) correctement ; c'est pas parce que toutes tes copines Japonaises disent すごい高い!que tu dois faire comme elles (c'est un peu comme les Français qui disent "je m'en rappelle", apprends ta langue, enculé !).
すごい étant un adjectif verbal, on doit en faire un adverbe pour qualifier un autre adjectif, donc la forme correcte est すごく高い.
Les Japonaises ou Robert Patrick, choisis ton camp, camarade !
La particule へ.
Si tu te demandes pourquoi j'élabore pas plus les adverbes, c'est parce que je sens monter en moi une frustration immense chaque fois que je fais des phrases d'exemples, je me dis "ah merde, ça je peux pas l'utiliser, je leur ai pas encore appris", et donc j'ai hâte de passer au chapitre suivant où tu apprendras un TAS de trucs indispensables. Après, promis, je t'apprends à compter (et tu regretteras).
La particule へ, donc, fait partie des particules très sympas, c'est-à-dire celles qui ne servent qu'à une seule chose. En l'occurrence, elle sert à indiquer une direction.
Tu vas me dire : "une direction, c'est vague". Ben justement, c'est à ça qu'elle sert, puisque pour le point précis dans l'espace on a la particule に.
Là où ça devient plus taquin, c'est au niveau de l'emploi. En effet, il est aussi correct de dire 日本へ行きます que 日本に行きます, les deux voulant dire la même chose (la première ne voulant pas dire que tu te diriges vers le Japon et que tu as décidé de t'arrêter avant et de couler à pic).
Et là je vais t'avouer ma grande incompétence : je suis incapable de t'expliquer la différence entre les deux. Pour te montrer en quoi j'ai du mal, je vais te donner un autre exemple :
si tu dis 学校へ行きます, ça veut dire que tu vas à l'école, mais ça peut très bien être que tu as rendez-vous avec tes potes devant le portail de l'école pour ensuite aller au cinéma. Tu vas donc bien à l'école en tant que lieu géographique, mais pas "à l'école" au sens "je vais assister aux cours". Au contraire, 学校に行きます veut dire que tu vas à l'école, à l'intérieur de l'école, a priori pour y suivre tes cours.
Tu vois bien la différence : si tu dis 学校へ行きます, ton interlocuteur ne s'attend pas à ce que tu ailles étudier, il comprend juste que tu vas géographiquement te trouver à un moment donné là où se trouve l'école. Bon.
Tu comprends mieux maintenant mon trouble avec le Japon : que tu emploies la particule へ ou に, dans les deux cas, de toute façon, ça veut dire que tu vas au Japon pour y rester.
Honnêtement, on emploie plutôt に dans ce cas, mais je voulais que tu saches que Robert Patrick ne sait pas tout en japonais. C'est juste que le peu qu'il sait, il a décidé de te l'offrir.
Une autre raison d'employer へ, c'est quand on veut éviter la répétition de la particule に.
Par exemple, la formule "aller quelque part pour faire quelque chose" se construit de la façon suivante en japonais : on prend la forme en い du verbe de l'action qu'on va faire, on ajoute la particule に et on met ensuite le verbe de déplacement (aller, venir, marcher, courir, voler, etc.)
Exemple : je vais à Paris voir un film.
"Aller voir un film" se dire 映画を見に行く, selon la formule que l'on vient d'apprendre, et selon l'explication que je t'ai donné de la particule に, on devrait avoir パリに映画を見に行きます.
Sauf que 2 particules に, ça fait beaucoup, je te parle même pas d'une phrase ou tu rajouterais que tu vas "absolument" (絶対に) à Paris pour voir ce film, et là on en est déjà à 3 particules に.
Le Japonais étant une langue délicate, on préfère transformer cette particule に indiquant le lieu en une particule へ. On obtient donc パリへ映画を見に行きます. La raison technique étant que la particule に de la structure verbale est, elle, indispensable (sinon tu peux pas exprimer ton "aller...pour faire quelque chose").
Voilà, il ne te reste plus qu'à pratiquer intensément les adverbes : à partir de maintenant tu arrêtes de "te lever" ou de "te coucher", mais tu te lèves tôt (早く), tard (遅く), rapidement (速く), à contre-cœur* (無理矢理), etc.
*Tu remarqueras que Rikaichan te donne "contrecœur" en un seul mot, mais je suis ce qu'on appelle un Grammar Nazi, j'utilise donc l'orthographe traditionnelle.
Mais commençons par les adverbes (副詞). A la différence des adjectifs, qui qualifient un substantif, les adverbes qualifient un verbe (ou un adjectif). Comment ça marche ?
On distingue en gros 3 catégories d'adverbes :
- ceux formés à partir d'adjectifs verbaux
- ceux formés à partir d'adjectifs nominaux
- les autres.
1) Les adverbes formés à partir d'adjectifs verbaux.
Je sais que tu adooooores les adjectifs verbaux, parce qu'ils te permettent de faire des phrases complètes à eux seuls, sans avoir à te soucier de particules ou autres détails grammaticaux, mais aussi parce qu'ils fonctionnent toujours de la même façon : c'est le い final qui subit toutes les transformations.
En fait, tu sais déjà comment former un adverbe à partir d'un adjectif, c'est juste que tu n'en as pas conscience (un peu comme avec le jeu みんなのGOLF 5, le contenu que tu achètes sur le PSN Store est déjà sur le disque, mais tu le savais pas. Sinon tu penses bien que t'aurais foutu le feu à la baraque, puisqu'en clair on te demande de payer pour avoir le droit d'utiliser du contenu que tu as déjà acheté. What the fuck ?!).
Tu te souviens que je t'ai dit que la forme neutre de ありません était ない, et tu te souviens que la forme négative des adjectifs verbaux c'est, par exemple avec 新しい, 新しくない.
Donc au lieu d'avoir une forme polie 新しくないです, on pourrait en fait avoir 新しくありません.
ありません, c'est bien un verbe, non ? Un verbe défini par l'adverbe 新しく (de même que ない est un adjectif défini par l'adverbe 新しく dans 新しくない).
Pour former un adverbe à partir d'un adjectif verbal, on remplace donc le い final par く.
Tu feras attention : pour l'adjectif いい, on utilise son ancienne forme よい pour former l'adverbe よく.
2) Les adverbes formés à partir d'adjectifs nominaux.
Tu te souviens que je t'ai dit que la particule に était la particule fourre-tout du japonais. Tu étais allé répéter ça à ton prof et ses cheveux étaient devenus tout blancs, il avait sorti un crucifix et avait commencé à murmurer des trucs bizarres. Bon.
Comme tu le sais, les adjectifs nominaux sont invariables. Pour les utiliser de diverses façons (épithètes, adverbes, etc.) on est donc toujours obligé de leur ajouter des trucs. Eh ben là on ajoute に.
Exemple :
綺麗なケーキですね!上手に作りましたね!(Wow, Rikaichan est aux fraises ! Cet adjectif se prononce じょうず)
Oh, quel beau gâteau ! Tu l'a bien réussi !
3) Les autres adverbes.
Je vais pas te les lister tellement il y en a. Des fois ils peuvent s'employer avec la particule に, des fois non.
Plutôt que de te les lister, je préfère les intégrer naturellement aux phrases d'exemples qu'on verra désormais puisque nous avons maintenant les moyens de polluer nos phrases avec adjectifs et adverbes à gogo.
Ex :
Est-ce que tu achètes souvent des robes très chères, de marques célèbres ?
Non, je n'en achèterai jamais.
有名なブランドの超高いドレスはよく買いますか。
いいえ、絶対に買いません。
Tu remarques le très à la mode 超 (ちょう) qui se place tel quel avant un adjectif.
Tu me feras aussi le plaisir de pratiquer l'adverbialisation (ça existe ?) correctement ; c'est pas parce que toutes tes copines Japonaises disent すごい高い!que tu dois faire comme elles (c'est un peu comme les Français qui disent "je m'en rappelle", apprends ta langue, enculé !).
すごい étant un adjectif verbal, on doit en faire un adverbe pour qualifier un autre adjectif, donc la forme correcte est すごく高い.
Les Japonaises ou Robert Patrick, choisis ton camp, camarade !
La particule へ.
Si tu te demandes pourquoi j'élabore pas plus les adverbes, c'est parce que je sens monter en moi une frustration immense chaque fois que je fais des phrases d'exemples, je me dis "ah merde, ça je peux pas l'utiliser, je leur ai pas encore appris", et donc j'ai hâte de passer au chapitre suivant où tu apprendras un TAS de trucs indispensables. Après, promis, je t'apprends à compter (et tu regretteras).
La particule へ, donc, fait partie des particules très sympas, c'est-à-dire celles qui ne servent qu'à une seule chose. En l'occurrence, elle sert à indiquer une direction.
Tu vas me dire : "une direction, c'est vague". Ben justement, c'est à ça qu'elle sert, puisque pour le point précis dans l'espace on a la particule に.
Là où ça devient plus taquin, c'est au niveau de l'emploi. En effet, il est aussi correct de dire 日本へ行きます que 日本に行きます, les deux voulant dire la même chose (la première ne voulant pas dire que tu te diriges vers le Japon et que tu as décidé de t'arrêter avant et de couler à pic).
Et là je vais t'avouer ma grande incompétence : je suis incapable de t'expliquer la différence entre les deux. Pour te montrer en quoi j'ai du mal, je vais te donner un autre exemple :
si tu dis 学校へ行きます, ça veut dire que tu vas à l'école, mais ça peut très bien être que tu as rendez-vous avec tes potes devant le portail de l'école pour ensuite aller au cinéma. Tu vas donc bien à l'école en tant que lieu géographique, mais pas "à l'école" au sens "je vais assister aux cours". Au contraire, 学校に行きます veut dire que tu vas à l'école, à l'intérieur de l'école, a priori pour y suivre tes cours.
Tu vois bien la différence : si tu dis 学校へ行きます, ton interlocuteur ne s'attend pas à ce que tu ailles étudier, il comprend juste que tu vas géographiquement te trouver à un moment donné là où se trouve l'école. Bon.
Tu comprends mieux maintenant mon trouble avec le Japon : que tu emploies la particule へ ou に, dans les deux cas, de toute façon, ça veut dire que tu vas au Japon pour y rester.
Honnêtement, on emploie plutôt に dans ce cas, mais je voulais que tu saches que Robert Patrick ne sait pas tout en japonais. C'est juste que le peu qu'il sait, il a décidé de te l'offrir.
Une autre raison d'employer へ, c'est quand on veut éviter la répétition de la particule に.
Par exemple, la formule "aller quelque part pour faire quelque chose" se construit de la façon suivante en japonais : on prend la forme en い du verbe de l'action qu'on va faire, on ajoute la particule に et on met ensuite le verbe de déplacement (aller, venir, marcher, courir, voler, etc.)
Exemple : je vais à Paris voir un film.
"Aller voir un film" se dire 映画を見に行く, selon la formule que l'on vient d'apprendre, et selon l'explication que je t'ai donné de la particule に, on devrait avoir パリに映画を見に行きます.
Sauf que 2 particules に, ça fait beaucoup, je te parle même pas d'une phrase ou tu rajouterais que tu vas "absolument" (絶対に) à Paris pour voir ce film, et là on en est déjà à 3 particules に.
Le Japonais étant une langue délicate, on préfère transformer cette particule に indiquant le lieu en une particule へ. On obtient donc パリへ映画を見に行きます. La raison technique étant que la particule に de la structure verbale est, elle, indispensable (sinon tu peux pas exprimer ton "aller...pour faire quelque chose").
Voilà, il ne te reste plus qu'à pratiquer intensément les adverbes : à partir de maintenant tu arrêtes de "te lever" ou de "te coucher", mais tu te lèves tôt (早く), tard (遅く), rapidement (速く), à contre-cœur* (無理矢理), etc.
*Tu remarqueras que Rikaichan te donne "contrecœur" en un seul mot, mais je suis ce qu'on appelle un Grammar Nazi, j'utilise donc l'orthographe traditionnelle.
mercredi 20 août 2008
Pourquoi se priver : la forme accomplie des verbes - la particule で.
On a déja vu la forme non accomplie (présent de répétition +futur), on va voir maintenant la forme accomplie (passé).
C'est très très simple :
-ます⇒-ました
-ません⇒-ませんでした
et です fait でした
Et. C'est. Tout.
Mais comme je sais que tu brûles d'impatience d'utiliser ces nouvelles possibilités, on va d'abord apprendre une nouvelle particule, qui est TRES sympa, puisque son champ d'application est tellement limité que c'est quasiment impossible de se tromper d'emploi : la particule で.
La particule で sert à 2 choses :
- à indiquer le complément de moyen.
- à indiquer le lieu d'une action.
Résumons maintenant les particules que nous avons apprises jusqu'à présent, que tu aies une vision globale :
- は : indique le thème.
- か : indique la question.
- が : indique le sujet grammatical de la phrase.
- を : indique le COD.
- に : indique un point précis dans le temps et l'espace.
- で : indique le complément de moyen ou le lieu d'une action.
Construisons maintenant quelques phrases d'exemples (je te préviens que je suis un gros fan du verbe 買う, qui permet de balancer des COD et des CC de lieux d'action, le tout customisable avec des adjectifs, bien entendu).
昨日、新宿のあの新しいデパートで綿の綺麗なスカートを買いました。いいTシャツも探しましたが、ありませんでした。
Hier, j'ai acheté une jolie jupe en coton à ce nouveau magasin de Shinjuku. J'ai aussi cherché un chouette T-shirt, mais il n'y en avait pas.
Pour ce qui est de notre traduction de la première phrase, pas de problème. Si l'on n'avait pas eu le あの, on aurait pu traduire par "le nouveau magasin de Shinjuku (genre y en a qu'un seul de nouveau cette semaine) ou beaucoup plus probablement par "un nouveau magasin de Shinjuku" (que la locutrice connaît, mais pas forcément l'interlocutrice). Quitte à vouloir préciser qu'il s'agissait du nouveau magasin que tout le monde était censé connaître, autant rajouter l'adjectif démonstratif adéquat : ça mange pas de pain et ne laisse aucun doute sur la traduction.
Comme il s'agit d'un lieu où l'on a fait une action (acheter), on utilise la particule で, et non pas la particule に.
Je sais que tu es très impatient d'aborder cette mystérieuse deuxième phrase et son が que tu comprends absolument pas ce qu'il fait là, mais d'abord j'aimerais attirer ton attention sur un détail : quand je te dis que lieu =に et lieu+action =で, encore faut-il préciser ce que j'entends, ou plutôt ce que les Japonais entendent par "action".
Par exemple si je dis : "Je t'ai attendu pendant 10 minutes devant l'Opéra", est-ce que le fait d'être debout à rien faire constitue en japonais une action ou pas ? Doit-on utiliser に ou で ? (tu remarqueras que je ne traduis pas la phrase en japonais, car elle implique une forme verbale que nous n'avons pas encore vue).
Nous utiliserons で. La particule に indiquant le lieu ne s'emploiera qu'avec des verbes indiquant un état statique : ある et いる.
Pour la particule に indiquant un point précis dans le temps, en revanche, le problème de ne se pose pas : 昨日の夜は忙しくて、11時に帰りました。
Bon, alors qu'est-ce que c'est que ce が dans la deuxième phrase ? Il s'agit en fait d'un が qui se place généralement après un verbe ou une copule et qui induit (fais bien attention !) une relation d'opposition plus ou moins nuancée entre une première proposition qu'il termine et la suivante.
D'abord, attachons-nous à son identification : il est toujours suivi d'une virgule. Attention : je ne suis pas en train de dire que le が indiquant le sujet ne peut pas être suivi d'une virgule, hein, ça peut arriver dans des longues longues phrases. Mais celui dont on parle maintenant, il est TOUJOURS suivi d'une virgule.
Quant à la relation d'opposition mentionnée plus haut, l'amplitude va de "inexistante" à "moyennement forte". Ça veut dire que quand elle est inexistante tu la traduiras simplement par "et", sans chercher à mettre les deux propositions en opposition à tout prix avec des "mais", "cependant", "pourtant", etc.
La relation d'opposition moyennement forte, tu la reconnais immédiatement, car elle commence la phrase, genre on t'a dit un truc avant, la phrase était terminée et on en commence une nouvelle avec ですが、ou ですが...
Et là je réclame toute ton attention !
En effet, en japonais on ne rédige pas comme en français ! Tandis que le français KIFFE les conjonctions de coordinations (mais-ou-et-donc-or-ni-car, remember), le japonais PAS DU TOUT.
Le japonais adore les phrases courtes insipides mais liées entre elles par des tas de détails qui font que même si les phrases sont indépendantes tu comprends ce qui les lie les unes aux autres.
C'est notamment pour cette raison que les adjectifs démonstratifs sont plus forts en japonais qu'en français : un この lie la phrase actuelle à la suivante, tandis qu'un その la lie à la précédente. Pareil pour la particule も qui constitue un lien avec une phrase précédente.
C'est pour ça que je t'ai prévenu dès le début que nos phrases de malades blindées d'adjectifs et bientôt d'adverbes ne sont pas du tout "japonaises" et ne servent que d'entraînement.
Donc tu traduiras ce が par un "mais" la plupart du temps, et parfois simplement par "et".
今日はバスで来ましたが、明日は自転車で来ます。
Aujourd'hui je suis venu en bus, mais demain je viendrai en vélo.
Tu noteras la particule は présente dans les deux propositions et qui indique le contraste.
Peut-être as-tu une question qui te vient : "mais dis-moi Robert Patrick, s'il est vrai qu'il est difficile de confondre la particule で avec les autres particules, n'est-il pas dangereusement possible de la confondre avec la forme suspensive de です, qui fait で aussi ?".
Eh bien en effet, c'est très possible, mais justement dans des cas qui te pousseraient à te demander si les deux ne forment pas qu'une seule et même entité. On a vu que la forme suspensive induisait souvent une relation de cause à effet, elle-même parfois proche d'un complément de moyen, par exemple :
の所為で veut dire "à cause de" et お陰で veut dire "grâce à" (ce "grâce à" pouvant parfois être ironique et donc identique à "à cause de"). On voit bien que dans une phrase comme :
電車のストライキの所為で、遅刻しました。
Avec la grève des trains, je suis arrivé en retard.
C'était la faute de la grève, donc je suis arrivé en retard.
Mais tu as deviné qu'il s'agissait ici de la forme suspensive de です (puisqu'on pourrait avoir en fin de phrase ストライキの所為でした), la virgule étant un indice.
このケーキは友達の貞子ちゃんのレシピで作りました。
J'ai fait ce gâteau en suivant la recette de mon amie Sadako.
Contrairement à -さん, qui montre le respect, -ちゃん montre l'affection, on peut donc l'utiliser même avec des amis (je dis pas qu'il faut, je dis que c'est acceptable), notamment s'il s'agit d'un surnom (genre une fille qui s'appellerait 裕子 et que tout le monde appellerait ゆうちゃん, tu vires pas le -ちゃん sous prétexte que tu parles d'une amie).
公園はバスでも、電車でも、自転車でもよく行きますが、駐車場が小さくて暗くて、車では行きません。
Je vais souvent au parc, en bus en train ou en vélo, mais je n'y vais jamais en voiture parce que le parking est petit et sombre.
Bon, là il y a à discuter :
1) comme tu le vois, la particule で de moyen peut s'employer aussi avec la particule も (toujours placée après), s'il y a équivalence de moyen.
2) on a notre が d'opposition, tu commences à être habitué.
3) よく, on te le donne pas correctement sous Rikaichan, il s'agit de l'adverbe formé à partir de "bien" et qui veut dire "bien" ou "souvent". Il est évidemment utilisé ici comme "souvent". On verra les adverbes la prochaine fois.
4) pourquoi j'ai utilisé が et pas は pour le parking ? D'abord parce que toute la phrase parle du parc, il s'agit donc ici du parking attenant au parc et non d'un nouveau sujet de discussion. Ensuite parce que je t'ai déjà dit que が mettait l'accent sur ce qui venait avant, or là on veut bien expliquer que LA raison pour laquelle on ne va pas au parc en voiture, c'est pas parce qu'on sait pas conduire ou que l'essence ça coûte cher, la cause c'est bien le parking. Donc が.
5) On dit quelque chose du parking (2 adjectifs) et on finit par une forme suspensive qui indique la cause.
6) Tu remarques la particule は de contraste, très souvent présente dans les formes négatives, puisque la voiture "ah, la voiture, ça non, ça va pas être possible".
7) Tu remarques que j'ai traduit mon présent négatif par "jamais". Il y a plusieurs façons de dire "jamais" en japonais, mais le fait d'utiliser la forme négative d'un présent d'habitude en est une. Si on avait eu un autre type de "jamais" (avec l'adverbe 絶対, par exemple), on aurait plutôt traduit par un futur de volonté ("je n'irai jamais !").
Enfin, tu sais que j'aime bien rendre à César, mais là je vais avoir un peu de mal : un jour, j'étais à la librairie Junku, à Paris, et j'attendais quelqu'un (je sais plus qui). Donc pour pas perdre mon temps, je regarde ce qui se fait sur la langue japonaise, et je chope un livre avec un titre un peu pompeux (dont je ne me souviens plus non plus), un truc genre "la grammaire japonaise". Bon. C'est écrit super dégueulasse, à l'ancienne (genre police courier des familles, peut-être même carrément tout à la main), mais je tombe par hasard sur un passage où le gars explique que les Japonais préfèrent la forme suspensive pour induire la cause, plutôt que l'usage de locutions explicites (que nous verrons plus tard), parce que ces deux propositions en apparence indépendantes sont flatteuses pour l'interlocuteur qui se voit considéré comme suffisamment intelligent pour reconstituer cette relation de cause à effet, plutôt que de se voir gratifier d'un locution explicite (genre, "toi t'es trop con pour comprendre, donc je te mets bien les points sur les i").
Je ne te cache pas qu'après avoir lu ça, ça m'a fait l'effet "chaussures", tu sais, quand tu viens d'acheter une paire de chaussures en te croyant super original et que tu remarques que tout le monde a les mêmes. Eh ben ça m'a fait la même chose : toutes les phrases en japonais que je voyais désormais me rappelaient constamment l'incroyable prépondérance de la forme suspensive sur les locutions causatives.
En vrai, les Japonais, ils kiffent la forme suspensive pour exprimer la cause.
Maintenant que te voilà toi aussi éclairé, fais gaffe à la structure des phrases japonaises que tu rencontres.
Mon seul regret, c'est que de même que j'ai oublié le titre de ce bouquin, j'ai évidemment oublié l'auteur : je sais que c'était un homme et qu'il avait un nom français (le livre était en français). Si quelqu'un sait de quel livre je parle, merci de me donner les références, que je puisse rendre hommage à cet auteur qui a illuminé ma compréhension du japonais en 3 lignes.
C'est très très simple :
-ます⇒-ました
-ません⇒-ませんでした
et です fait でした
Et. C'est. Tout.
Mais comme je sais que tu brûles d'impatience d'utiliser ces nouvelles possibilités, on va d'abord apprendre une nouvelle particule, qui est TRES sympa, puisque son champ d'application est tellement limité que c'est quasiment impossible de se tromper d'emploi : la particule で.
La particule で sert à 2 choses :
- à indiquer le complément de moyen.
- à indiquer le lieu d'une action.
Résumons maintenant les particules que nous avons apprises jusqu'à présent, que tu aies une vision globale :
- は : indique le thème.
- か : indique la question.
- が : indique le sujet grammatical de la phrase.
- を : indique le COD.
- に : indique un point précis dans le temps et l'espace.
- で : indique le complément de moyen ou le lieu d'une action.
Construisons maintenant quelques phrases d'exemples (je te préviens que je suis un gros fan du verbe 買う, qui permet de balancer des COD et des CC de lieux d'action, le tout customisable avec des adjectifs, bien entendu).
昨日、新宿のあの新しいデパートで綿の綺麗なスカートを買いました。いいTシャツも探しましたが、ありませんでした。
Hier, j'ai acheté une jolie jupe en coton à ce nouveau magasin de Shinjuku. J'ai aussi cherché un chouette T-shirt, mais il n'y en avait pas.
Pour ce qui est de notre traduction de la première phrase, pas de problème. Si l'on n'avait pas eu le あの, on aurait pu traduire par "le nouveau magasin de Shinjuku (genre y en a qu'un seul de nouveau cette semaine) ou beaucoup plus probablement par "un nouveau magasin de Shinjuku" (que la locutrice connaît, mais pas forcément l'interlocutrice). Quitte à vouloir préciser qu'il s'agissait du nouveau magasin que tout le monde était censé connaître, autant rajouter l'adjectif démonstratif adéquat : ça mange pas de pain et ne laisse aucun doute sur la traduction.
Comme il s'agit d'un lieu où l'on a fait une action (acheter), on utilise la particule で, et non pas la particule に.
Je sais que tu es très impatient d'aborder cette mystérieuse deuxième phrase et son が que tu comprends absolument pas ce qu'il fait là, mais d'abord j'aimerais attirer ton attention sur un détail : quand je te dis que lieu =に et lieu+action =で, encore faut-il préciser ce que j'entends, ou plutôt ce que les Japonais entendent par "action".
Par exemple si je dis : "Je t'ai attendu pendant 10 minutes devant l'Opéra", est-ce que le fait d'être debout à rien faire constitue en japonais une action ou pas ? Doit-on utiliser に ou で ? (tu remarqueras que je ne traduis pas la phrase en japonais, car elle implique une forme verbale que nous n'avons pas encore vue).
Nous utiliserons で. La particule に indiquant le lieu ne s'emploiera qu'avec des verbes indiquant un état statique : ある et いる.
Pour la particule に indiquant un point précis dans le temps, en revanche, le problème de ne se pose pas : 昨日の夜は忙しくて、11時に帰りました。
Bon, alors qu'est-ce que c'est que ce が dans la deuxième phrase ? Il s'agit en fait d'un が qui se place généralement après un verbe ou une copule et qui induit (fais bien attention !) une relation d'opposition plus ou moins nuancée entre une première proposition qu'il termine et la suivante.
D'abord, attachons-nous à son identification : il est toujours suivi d'une virgule. Attention : je ne suis pas en train de dire que le が indiquant le sujet ne peut pas être suivi d'une virgule, hein, ça peut arriver dans des longues longues phrases. Mais celui dont on parle maintenant, il est TOUJOURS suivi d'une virgule.
Quant à la relation d'opposition mentionnée plus haut, l'amplitude va de "inexistante" à "moyennement forte". Ça veut dire que quand elle est inexistante tu la traduiras simplement par "et", sans chercher à mettre les deux propositions en opposition à tout prix avec des "mais", "cependant", "pourtant", etc.
La relation d'opposition moyennement forte, tu la reconnais immédiatement, car elle commence la phrase, genre on t'a dit un truc avant, la phrase était terminée et on en commence une nouvelle avec ですが、ou ですが...
Et là je réclame toute ton attention !
En effet, en japonais on ne rédige pas comme en français ! Tandis que le français KIFFE les conjonctions de coordinations (mais-ou-et-donc-or-ni-car, remember), le japonais PAS DU TOUT.
Le japonais adore les phrases courtes insipides mais liées entre elles par des tas de détails qui font que même si les phrases sont indépendantes tu comprends ce qui les lie les unes aux autres.
C'est notamment pour cette raison que les adjectifs démonstratifs sont plus forts en japonais qu'en français : un この lie la phrase actuelle à la suivante, tandis qu'un その la lie à la précédente. Pareil pour la particule も qui constitue un lien avec une phrase précédente.
C'est pour ça que je t'ai prévenu dès le début que nos phrases de malades blindées d'adjectifs et bientôt d'adverbes ne sont pas du tout "japonaises" et ne servent que d'entraînement.
Donc tu traduiras ce が par un "mais" la plupart du temps, et parfois simplement par "et".
今日はバスで来ましたが、明日は自転車で来ます。
Aujourd'hui je suis venu en bus, mais demain je viendrai en vélo.
Tu noteras la particule は présente dans les deux propositions et qui indique le contraste.
Peut-être as-tu une question qui te vient : "mais dis-moi Robert Patrick, s'il est vrai qu'il est difficile de confondre la particule で avec les autres particules, n'est-il pas dangereusement possible de la confondre avec la forme suspensive de です, qui fait で aussi ?".
Eh bien en effet, c'est très possible, mais justement dans des cas qui te pousseraient à te demander si les deux ne forment pas qu'une seule et même entité. On a vu que la forme suspensive induisait souvent une relation de cause à effet, elle-même parfois proche d'un complément de moyen, par exemple :
の所為で veut dire "à cause de" et お陰で veut dire "grâce à" (ce "grâce à" pouvant parfois être ironique et donc identique à "à cause de"). On voit bien que dans une phrase comme :
電車のストライキの所為で、遅刻しました。
Avec la grève des trains, je suis arrivé en retard.
C'était la faute de la grève, donc je suis arrivé en retard.
Mais tu as deviné qu'il s'agissait ici de la forme suspensive de です (puisqu'on pourrait avoir en fin de phrase ストライキの所為でした), la virgule étant un indice.
このケーキは友達の貞子ちゃんのレシピで作りました。
J'ai fait ce gâteau en suivant la recette de mon amie Sadako.
Contrairement à -さん, qui montre le respect, -ちゃん montre l'affection, on peut donc l'utiliser même avec des amis (je dis pas qu'il faut, je dis que c'est acceptable), notamment s'il s'agit d'un surnom (genre une fille qui s'appellerait 裕子 et que tout le monde appellerait ゆうちゃん, tu vires pas le -ちゃん sous prétexte que tu parles d'une amie).
公園はバスでも、電車でも、自転車でもよく行きますが、駐車場が小さくて暗くて、車では行きません。
Je vais souvent au parc, en bus en train ou en vélo, mais je n'y vais jamais en voiture parce que le parking est petit et sombre.
Bon, là il y a à discuter :
1) comme tu le vois, la particule で de moyen peut s'employer aussi avec la particule も (toujours placée après), s'il y a équivalence de moyen.
2) on a notre が d'opposition, tu commences à être habitué.
3) よく, on te le donne pas correctement sous Rikaichan, il s'agit de l'adverbe formé à partir de "bien" et qui veut dire "bien" ou "souvent". Il est évidemment utilisé ici comme "souvent". On verra les adverbes la prochaine fois.
4) pourquoi j'ai utilisé が et pas は pour le parking ? D'abord parce que toute la phrase parle du parc, il s'agit donc ici du parking attenant au parc et non d'un nouveau sujet de discussion. Ensuite parce que je t'ai déjà dit que が mettait l'accent sur ce qui venait avant, or là on veut bien expliquer que LA raison pour laquelle on ne va pas au parc en voiture, c'est pas parce qu'on sait pas conduire ou que l'essence ça coûte cher, la cause c'est bien le parking. Donc が.
5) On dit quelque chose du parking (2 adjectifs) et on finit par une forme suspensive qui indique la cause.
6) Tu remarques la particule は de contraste, très souvent présente dans les formes négatives, puisque la voiture "ah, la voiture, ça non, ça va pas être possible".
7) Tu remarques que j'ai traduit mon présent négatif par "jamais". Il y a plusieurs façons de dire "jamais" en japonais, mais le fait d'utiliser la forme négative d'un présent d'habitude en est une. Si on avait eu un autre type de "jamais" (avec l'adverbe 絶対, par exemple), on aurait plutôt traduit par un futur de volonté ("je n'irai jamais !").
Enfin, tu sais que j'aime bien rendre à César, mais là je vais avoir un peu de mal : un jour, j'étais à la librairie Junku, à Paris, et j'attendais quelqu'un (je sais plus qui). Donc pour pas perdre mon temps, je regarde ce qui se fait sur la langue japonaise, et je chope un livre avec un titre un peu pompeux (dont je ne me souviens plus non plus), un truc genre "la grammaire japonaise". Bon. C'est écrit super dégueulasse, à l'ancienne (genre police courier des familles, peut-être même carrément tout à la main), mais je tombe par hasard sur un passage où le gars explique que les Japonais préfèrent la forme suspensive pour induire la cause, plutôt que l'usage de locutions explicites (que nous verrons plus tard), parce que ces deux propositions en apparence indépendantes sont flatteuses pour l'interlocuteur qui se voit considéré comme suffisamment intelligent pour reconstituer cette relation de cause à effet, plutôt que de se voir gratifier d'un locution explicite (genre, "toi t'es trop con pour comprendre, donc je te mets bien les points sur les i").
Je ne te cache pas qu'après avoir lu ça, ça m'a fait l'effet "chaussures", tu sais, quand tu viens d'acheter une paire de chaussures en te croyant super original et que tu remarques que tout le monde a les mêmes. Eh ben ça m'a fait la même chose : toutes les phrases en japonais que je voyais désormais me rappelaient constamment l'incroyable prépondérance de la forme suspensive sur les locutions causatives.
En vrai, les Japonais, ils kiffent la forme suspensive pour exprimer la cause.
Maintenant que te voilà toi aussi éclairé, fais gaffe à la structure des phrases japonaises que tu rencontres.
Mon seul regret, c'est que de même que j'ai oublié le titre de ce bouquin, j'ai évidemment oublié l'auteur : je sais que c'était un homme et qu'il avait un nom français (le livre était en français). Si quelqu'un sait de quel livre je parle, merci de me donner les références, que je puisse rendre hommage à cet auteur qui a illuminé ma compréhension du japonais en 3 lignes.
Les kanji, un mode de vie.
Je pense que ce chapitre sera ma conclusion sur les kanji.
D'abord, s'il est vrai que c'est une bonne idée d'écrire systématiquement tous les verbes et les substantifs (et aussi deux ou trois locutions adverbiales, style 兎に角) en kanji, il ne faut pas non plus tomber dans l'excès, ce zèle de l'étudiant qui veut montrer qu'il fait pipi plus loin que ses petits camarades et qui se met à écrire jusqu'aux adjectifs et pronoms démonstratifs (之,其,彼) en kanji.
Gars, si tu veux n'écrire qu'en kanji, fais plutôt du chinois.
En effet, je t'ai déjà dit que tu étais ici pour apprendre le japonais ET la bienséance, mais tu en profiteras également pour apprendre le bon goût.
Comme tu l'as sans doute remarqué, le japonais utilise 4 systèmes d'écritures (tes profs s'évertuent à te dire "3", mais aux dernières nouvelles on n'écrivait pas les numéros de téléphone en kanji ; je considère donc que l'alphabet romain, notamment en ce qui concerne l'utilisation des chiffres, est un système d'écriture parfaitement intégré à la langue japonaise).
Toute la beauté de la langue écrite consistera donc dans le mélange des ces 4 systèmes d'écriture, afin qu'au lieu d'avoir un tableau fait uniquement de gros cubes kanjiesques tu peignes des phrases toutes en pleins et déliés.
Je ne t'interdis évidemment pas quelques péchés mignons, comme l'écriture en kanji de quelques mots couramment écrits en katakana (que je t'écrirais bien ici, mais comme ce connard d'IME a un vocabulaire plus que limité, impossible de les sortir. Ça fera partie de tes petits bonheurs quand tu les trouveras par hasard dans le NN), au-dessus desquels tu indiqueras néanmoins la lecture, afin de ne jamais nuire au plaisir de tes lecteurs.
Enfin, la technologie et le narcissisme étant les deux mamelles de la culture japonaise (note : je ne cautionne pas ce raccourci grossier), à peine Nintendo avait-il sorti sa dernière console portable que se mettait à pleuvoir une kyrielle de logiciels consacrés à la langue japonaise : comment faire du bon japonais, comment réviser ses kanji, comment calligraphier correctement, comment lire des kanji qui ne se prononcent pas du tout comme ils s'écrivent (note : cette phrase est très drôle), etc.
Robert Patrick a d'ailleurs acquis une DS uniquement dans le but d'utiliser ce genre de logiciels, même s'il s'est récemment fait débaucher par le père Tsunku.
J'utilise principalement なぞっておぼえる大人の漢字練習 (je t'ai mis le lien Amazon, comme ça tu peux voir plusieurs photos d'écran en passant le curseur sur les petites vignettes sous la pochette du jeu), que j'apprécie pour la qualité de reconnaissance du tracé, la facilité d'emploi et la diversité des nombreux programmes d'étude proposés. Une version plus complète est sortie récemment, mais je ne l'ai pas encore essayée.
La prochaine fois, on apprend encore une particule (la dernière ?), et après on apprend à compter.
D'abord, s'il est vrai que c'est une bonne idée d'écrire systématiquement tous les verbes et les substantifs (et aussi deux ou trois locutions adverbiales, style 兎に角) en kanji, il ne faut pas non plus tomber dans l'excès, ce zèle de l'étudiant qui veut montrer qu'il fait pipi plus loin que ses petits camarades et qui se met à écrire jusqu'aux adjectifs et pronoms démonstratifs (之,其,彼) en kanji.
Gars, si tu veux n'écrire qu'en kanji, fais plutôt du chinois.
En effet, je t'ai déjà dit que tu étais ici pour apprendre le japonais ET la bienséance, mais tu en profiteras également pour apprendre le bon goût.
Comme tu l'as sans doute remarqué, le japonais utilise 4 systèmes d'écritures (tes profs s'évertuent à te dire "3", mais aux dernières nouvelles on n'écrivait pas les numéros de téléphone en kanji ; je considère donc que l'alphabet romain, notamment en ce qui concerne l'utilisation des chiffres, est un système d'écriture parfaitement intégré à la langue japonaise).
Toute la beauté de la langue écrite consistera donc dans le mélange des ces 4 systèmes d'écriture, afin qu'au lieu d'avoir un tableau fait uniquement de gros cubes kanjiesques tu peignes des phrases toutes en pleins et déliés.
Je ne t'interdis évidemment pas quelques péchés mignons, comme l'écriture en kanji de quelques mots couramment écrits en katakana (que je t'écrirais bien ici, mais comme ce connard d'IME a un vocabulaire plus que limité, impossible de les sortir. Ça fera partie de tes petits bonheurs quand tu les trouveras par hasard dans le NN), au-dessus desquels tu indiqueras néanmoins la lecture, afin de ne jamais nuire au plaisir de tes lecteurs.
Enfin, la technologie et le narcissisme étant les deux mamelles de la culture japonaise (note : je ne cautionne pas ce raccourci grossier), à peine Nintendo avait-il sorti sa dernière console portable que se mettait à pleuvoir une kyrielle de logiciels consacrés à la langue japonaise : comment faire du bon japonais, comment réviser ses kanji, comment calligraphier correctement, comment lire des kanji qui ne se prononcent pas du tout comme ils s'écrivent (note : cette phrase est très drôle), etc.
Robert Patrick a d'ailleurs acquis une DS uniquement dans le but d'utiliser ce genre de logiciels, même s'il s'est récemment fait débaucher par le père Tsunku.
J'utilise principalement なぞっておぼえる大人の漢字練習 (je t'ai mis le lien Amazon, comme ça tu peux voir plusieurs photos d'écran en passant le curseur sur les petites vignettes sous la pochette du jeu), que j'apprécie pour la qualité de reconnaissance du tracé, la facilité d'emploi et la diversité des nombreux programmes d'étude proposés. Une version plus complète est sortie récemment, mais je ne l'ai pas encore essayée.
La prochaine fois, on apprend encore une particule (la dernière ?), et après on apprend à compter.
mardi 19 août 2008
Les kanji - la théorie du suppositoire.
Eh ben, avec un titre comme ça, si je fais pas exploser mes stats, hein...
Les kanji, c'est un peu comme les filles : tu peux effectivement draguer à l'arrache 10.000 nanas et en sauter 100, après t'être mangé 9900 râteaux. Ou bien tu peux en choisir 100 dont tu sens qu'elles vont être intéressées. Dans les deux cas, on a bien chopé 100 nanas, mais les efforts fournis et le temps passé, pardon !
De la même façon, tu peux faire partie de ces bourrins qui pensent que plus on connaît de kanji, meilleur on est en japonais, et qu'il faut en connaître au moins des millions.
Donc je te le dis tout de suite, si c'est ce que tu crois, faut même pas t'embêter à me lire, je te conseille plutôt de prendre un dictionnaire de kanji, de commencer à la première page et tu les apprends tous un par un jusqu'à la dernière page, ça me paraît la seule solution raisonnable à ton kanji complex.
La vérité, c'est que quand tu arrives à un certain niveau en japonais, tu te rends compte que même s'il existait un suppositoire de kanji, genre tu te mets un gros calibre le soir (ou une série de moyens calibres pendant une semaine, si tu es délicat du fondement) et tu te réveilles le lendemain en sachant tous les kanji du dico, eh ben tu serais pas plus avancé.
Par exemple, les pronoms personnels, dont nous avons parlé l'autre jour : tu mets ton suppositoire, et le lendemain tu connais tous les kanji pour dire "je" : 私,拙者,俺,僕,我輩,儂,己等,余,妾, etc.
Tu pourrais tous les connaître. Est-ce que tu saurais pour autant lequel choisir, comment les utiliser à bon escient ? Sûrement pas.
L'autre truc qui te tombes sur la gueule quand tu te mets à faire des traductions littéraires, par exemple, c'est qu'il y a énormément d'adverbes qui ne s'écrivent pas en kanji, mais qui font toute la différence entre la capacité d'expression d'un Japonais et celle d'un étranger.
Enfin, le troisième truc qui te rendrait complètement dingue si tu connaissais tous les kanji, c'est que tu aurais en tête des tas de verbes qui seraient apparemment les mêmes au niveau du sens qu'on te donne, mais qui ne s'écriraient pas pareil parce qu'ils s'emploient différemment (genre 分かる,判る,解る), ou bien des mots qui voudraient dire exactement la même chose, mais en fait non.
Donc crois-moi, tu serais pas plus avancé. En revanche, si on te propose un suppositoire 広辞苑, fonce !
Le but de ce chapitre est donc de te rendre efficace et de t'aider à développer ton intuition, car c'est ce qui te permettra de naviguer en toute aisance dans cette jungle de caractères.
En revanche, ma méthode n'est pas une méthode miracle : toute méthode requiert des efforts !
Voici donc les moindres efforts requis :
1) retenir le numéro des clefs les plus courantes.
J'ai commencé le japonais par la traduction du livret du jeu Chrono Cross (un pari que j'avais fait avec Ed Valiente). Comme je débutais, je me souviens que même lorsque j'identifiais correctement la clef d'un kanji, je devais regarder la couverture intérieure du New Nelson pour connaître le numéro de la clef et aller chercher mon kanji. Au bout d'un certain temps, cependant, après avoir vérifié pour la dixième fois le numéro de cette clef-là 言, j'ai fini par retenir que c'était 149. Je pouvais désormais aller directement à la section 149 du dico dès que je voyais un kanji avec cette clef.
Morale de l'histoire : crois-moi, ne pas connaître le numéro d'une clef que tu vas voir sans arrêt, c'est ma définition du temps perdu. Sutout que c'est pas les moyens mnémotechniques qui manquent : genre par exemple l'eau (水) c'est 85 et le feu (火) 86. Ou alors la bouche (口), c'est 30 mais c'est aussi le premier des kanji à 3 traits, donc le précédent (又) c'est le n° 29.
Les retenir n'est pas compliqué et tu y arriveras très facilement à partir du moment où tu te places dans l'optique de les retenir car tu sais que c'est une information importante qui te fera gagner énormément de temps.
2) retenir le nom des clefs en japonais.
Prenons notre exemple de "la clef de la parole", 言, qui se dit ごんべん en japonais. Quand tu vas vouloir expliquer un kanji à un Japonais, tu crois qu'il va comprendre ton appellation de "clef de la parole", hein ? Tu vas lui traduire ça "話の鍵" ? Au mieux, tu utiliserais le terme spécifique pour "clef" (部首) et il comprendrait, mais ce serait vraiment plus rapide si tu lui disais ごんべん tout simplement.
Crois-moi sur parole : retenir le nom des clefs les plus courantes, c'est aussi une façon de gagner du temps et de les fixer dans ton cerveau (puisque tu multiplies les informations à propos d'un même élément). Donc tu vas faire ça.
3) retenir la clef du kanji, tout simplement.
Ce sera le dernier effort de mémorisation active que je te demanderai. Franchement, quoi de plus rageant que de tomber sur ce kanji 相, de se dire que la clef doit être à gauche "comme d'hab' avec les kanji verticaux" (note : je ne cautionne pas ce raccourci grossier) et de le chercher en vain pendant 5 minutes à la clef 75 (木) pour se rendre finalement compte que la clef c'était 目 (109) ?!
Tu apprends un kanji, tu en retiens la clef, point-barre. Pour la plupart, cela ne te demandera même pas un effort de réflexion, puisque la disposition ou le type de clef (on détaille ça tout à l'heure) te fournit la réponse presque tout le temps.
Mais "connaître" un kanji sans en connaître la clef, c'est un peu comme utiliser un verbe en français sans savoir à quel groupe il appartient. You fail.
Maintenant qu'on a vu la méthode, on va voir les trucs :
1) identifier la clef des kanji.
Il existe plusieurs façons :
- certaines clefs sont évidentes, genre 疒 pour tous les kanji concernant la maladie, 魚 pour les poissons, 鳥 pour les oiseaux, 雨 pour les éléments météorologiques, etc.
- la disposition. Là-dessus, je vais pas te faire un cours. Au bout d'une semaine d'étude des kanji et en appliquant les 3 règles de bases de ma méthode, tu devrais largement être capable de déduire qui fait quoi dans un kanji et d'identifier les structures-types (il s'agit de reconnaissance de structure, genre mettre les cubes dans les trous carrés et les boules dans les trous rond).
2) connaître la lecture ON d'un kanji. (Pour toi le gaijin, lecture ON = "lecture en composés")
Sans doute l'aspect le plus simple des kanji, grâce à leur structure gigogne.
Ex : on prend un kanji entier, genre 相 qui se prononce sô, et on le refourgue dans un autre kanji, 想, comme élément phonétique. Donc le nouveau kanji se prononcera sô aussi.
Plus drôle : si je te dis que ce kanji 交 se prononce kô,
donne-moi la lecture ON de ce kanji 効
de ce kanji 校
de ce kanji 絞
de ce kanji 蛟
de ce kanji 較
Ah merde, tu t'es fait avoir sur le dernier ! Ben comme ça tu le retiendras d'autant mieux, surtout qu'il sert principalement dans ce mot 比較, mot assez utile ("comparaison", aucun piège, tu peux l'utiliser tel quel).
La façon la plus simple pour toi d'identifier rapidement les éléments phonétiques les plus courants en japonais est évidemment d'ouvrir ton dictionnaire de kanji dans les dernières pages (recherche alphabétique) et de remarquer les ressemblances des kanji ayant les mêmes lectures ON.
3) conjecturer la lecture kun d'un kanji. (Pour toi le gaijin, lecture kun = lecture du kanji tout seul)
Attention, là on entre dans les arcanes...
Les kanji, c'est un peu comme les couleurs ("eh, mais au début t'as dit que c'était un peu comme les filles !") : si tu mélanges 2 couleurs, tu en obtiens une troisième.
Exemple : jaune + ? = violet. A priori, tu ne peux pas deviner quelle est la deuxième couleur.
En revanche, si tu as vert + ? = vert, tu peux deviner que la deuxième couleur, c'est aussi du vert !
Pour les kanji ça marche pareil, par exemple, tu tombes sur le mot 選択. Tu sais pas ce que ça veut dire, alors tu cherches le premier kanji et tu vois que c'est 選ぶ, qui veut dire "choisir". Du coup tu tombes sur le composé et tu vois que ça veut dire "choix, sélection".
Tu peux donc déduire que le deuxième kanji que tu ne connais pas encore est également le verbe 択ぶ, qui veut dire choisir, comme le premier !
Théorème de Robert Patrick :
Lorsqu'un composé de 2 kanji a la même signification que le premier des deux kanji qui le composent, le deuxième kanji est un verbe identique au premier.
Quelques exemples : 頂戴, 飢餓, 戦闘, 比較, etc. (j'en avais recensé une grosse dizaine, mais c'était il y a loooongtemps).
Enfin, dernière astuce pour les kanji : chaque fois que tu dois étudier un kanji, jette un coup d'œil à tous ses composés. Pas pour les retenir, juste pour t'amuser, avoir une vue globale, éventuellement faire des découvertes inattendues et intéressantes.
Comme je te l'ai déjà dit, tu regardes 後, le kanji le moins sexy du monde, et tu tombes sur ça 後天性免疫不全症候群, ou bien tu viens d'apprendre le mot "bague" et en cherchant la lecture ON de 輪, tu tombes sur ça 輪姦...
Les kanji, c'est des tonnes de fun si tu te laisses porter, si tu t'amuses avec et que tu lâches ce côté impératif, genre on t'a filé juste une pioche pour creuser le tunnel sous la Manche. Ne cherche pas à les retenir impérativement, laisse tes yeux se balader dans le dico, y a des fois tu vas chercher le kanji d'un insecte et tu vas rester 20 minutes dans les pages des insectes parce que t'auras trouvé un mot intéressant, et puis un autre, etc. Evidemment, tu ne les retiendras pas, mais si tu retombes dessus par hasard, peut-être que la lecture va te revenir, ou que tu verras en gros ce que ça veut dire...
Un jour j'ai appris tous les kanji avec la clef du poisson, il y en a une grosse soixantaine. Ça m'a quasiment servi à rien, je les ai presque tous oubliés et ceux que j'ai retenus sont évidemment ceux que j'ai le moins de chances d'utiliser un jour (genre "barracuda", top utile !), mais c'était fun (et pour être honnête, je les ai pas tous oubliés).
Un jour il faudra que je te raconte un rêve avec des poissons (en japonais), c'est énorme !
Les kanji, c'est un peu comme les filles : tu peux effectivement draguer à l'arrache 10.000 nanas et en sauter 100, après t'être mangé 9900 râteaux. Ou bien tu peux en choisir 100 dont tu sens qu'elles vont être intéressées. Dans les deux cas, on a bien chopé 100 nanas, mais les efforts fournis et le temps passé, pardon !
De la même façon, tu peux faire partie de ces bourrins qui pensent que plus on connaît de kanji, meilleur on est en japonais, et qu'il faut en connaître au moins des millions.
Donc je te le dis tout de suite, si c'est ce que tu crois, faut même pas t'embêter à me lire, je te conseille plutôt de prendre un dictionnaire de kanji, de commencer à la première page et tu les apprends tous un par un jusqu'à la dernière page, ça me paraît la seule solution raisonnable à ton kanji complex.
La vérité, c'est que quand tu arrives à un certain niveau en japonais, tu te rends compte que même s'il existait un suppositoire de kanji, genre tu te mets un gros calibre le soir (ou une série de moyens calibres pendant une semaine, si tu es délicat du fondement) et tu te réveilles le lendemain en sachant tous les kanji du dico, eh ben tu serais pas plus avancé.
Par exemple, les pronoms personnels, dont nous avons parlé l'autre jour : tu mets ton suppositoire, et le lendemain tu connais tous les kanji pour dire "je" : 私,拙者,俺,僕,我輩,儂,己等,余,妾, etc.
Tu pourrais tous les connaître. Est-ce que tu saurais pour autant lequel choisir, comment les utiliser à bon escient ? Sûrement pas.
L'autre truc qui te tombes sur la gueule quand tu te mets à faire des traductions littéraires, par exemple, c'est qu'il y a énormément d'adverbes qui ne s'écrivent pas en kanji, mais qui font toute la différence entre la capacité d'expression d'un Japonais et celle d'un étranger.
Enfin, le troisième truc qui te rendrait complètement dingue si tu connaissais tous les kanji, c'est que tu aurais en tête des tas de verbes qui seraient apparemment les mêmes au niveau du sens qu'on te donne, mais qui ne s'écriraient pas pareil parce qu'ils s'emploient différemment (genre 分かる,判る,解る), ou bien des mots qui voudraient dire exactement la même chose, mais en fait non.
Donc crois-moi, tu serais pas plus avancé. En revanche, si on te propose un suppositoire 広辞苑, fonce !
Le but de ce chapitre est donc de te rendre efficace et de t'aider à développer ton intuition, car c'est ce qui te permettra de naviguer en toute aisance dans cette jungle de caractères.
En revanche, ma méthode n'est pas une méthode miracle : toute méthode requiert des efforts !
Voici donc les moindres efforts requis :
1) retenir le numéro des clefs les plus courantes.
J'ai commencé le japonais par la traduction du livret du jeu Chrono Cross (un pari que j'avais fait avec Ed Valiente). Comme je débutais, je me souviens que même lorsque j'identifiais correctement la clef d'un kanji, je devais regarder la couverture intérieure du New Nelson pour connaître le numéro de la clef et aller chercher mon kanji. Au bout d'un certain temps, cependant, après avoir vérifié pour la dixième fois le numéro de cette clef-là 言, j'ai fini par retenir que c'était 149. Je pouvais désormais aller directement à la section 149 du dico dès que je voyais un kanji avec cette clef.
Morale de l'histoire : crois-moi, ne pas connaître le numéro d'une clef que tu vas voir sans arrêt, c'est ma définition du temps perdu. Sutout que c'est pas les moyens mnémotechniques qui manquent : genre par exemple l'eau (水) c'est 85 et le feu (火) 86. Ou alors la bouche (口), c'est 30 mais c'est aussi le premier des kanji à 3 traits, donc le précédent (又) c'est le n° 29.
Les retenir n'est pas compliqué et tu y arriveras très facilement à partir du moment où tu te places dans l'optique de les retenir car tu sais que c'est une information importante qui te fera gagner énormément de temps.
2) retenir le nom des clefs en japonais.
Prenons notre exemple de "la clef de la parole", 言, qui se dit ごんべん en japonais. Quand tu vas vouloir expliquer un kanji à un Japonais, tu crois qu'il va comprendre ton appellation de "clef de la parole", hein ? Tu vas lui traduire ça "話の鍵" ? Au mieux, tu utiliserais le terme spécifique pour "clef" (部首) et il comprendrait, mais ce serait vraiment plus rapide si tu lui disais ごんべん tout simplement.
Crois-moi sur parole : retenir le nom des clefs les plus courantes, c'est aussi une façon de gagner du temps et de les fixer dans ton cerveau (puisque tu multiplies les informations à propos d'un même élément). Donc tu vas faire ça.
3) retenir la clef du kanji, tout simplement.
Ce sera le dernier effort de mémorisation active que je te demanderai. Franchement, quoi de plus rageant que de tomber sur ce kanji 相, de se dire que la clef doit être à gauche "comme d'hab' avec les kanji verticaux" (note : je ne cautionne pas ce raccourci grossier) et de le chercher en vain pendant 5 minutes à la clef 75 (木) pour se rendre finalement compte que la clef c'était 目 (109) ?!
Tu apprends un kanji, tu en retiens la clef, point-barre. Pour la plupart, cela ne te demandera même pas un effort de réflexion, puisque la disposition ou le type de clef (on détaille ça tout à l'heure) te fournit la réponse presque tout le temps.
Mais "connaître" un kanji sans en connaître la clef, c'est un peu comme utiliser un verbe en français sans savoir à quel groupe il appartient. You fail.
Maintenant qu'on a vu la méthode, on va voir les trucs :
1) identifier la clef des kanji.
Il existe plusieurs façons :
- certaines clefs sont évidentes, genre 疒 pour tous les kanji concernant la maladie, 魚 pour les poissons, 鳥 pour les oiseaux, 雨 pour les éléments météorologiques, etc.
- la disposition. Là-dessus, je vais pas te faire un cours. Au bout d'une semaine d'étude des kanji et en appliquant les 3 règles de bases de ma méthode, tu devrais largement être capable de déduire qui fait quoi dans un kanji et d'identifier les structures-types (il s'agit de reconnaissance de structure, genre mettre les cubes dans les trous carrés et les boules dans les trous rond).
2) connaître la lecture ON d'un kanji. (Pour toi le gaijin, lecture ON = "lecture en composés")
Sans doute l'aspect le plus simple des kanji, grâce à leur structure gigogne.
Ex : on prend un kanji entier, genre 相 qui se prononce sô, et on le refourgue dans un autre kanji, 想, comme élément phonétique. Donc le nouveau kanji se prononcera sô aussi.
Plus drôle : si je te dis que ce kanji 交 se prononce kô,
donne-moi la lecture ON de ce kanji 効
de ce kanji 校
de ce kanji 絞
de ce kanji 蛟
de ce kanji 較
Ah merde, tu t'es fait avoir sur le dernier ! Ben comme ça tu le retiendras d'autant mieux, surtout qu'il sert principalement dans ce mot 比較, mot assez utile ("comparaison", aucun piège, tu peux l'utiliser tel quel).
La façon la plus simple pour toi d'identifier rapidement les éléments phonétiques les plus courants en japonais est évidemment d'ouvrir ton dictionnaire de kanji dans les dernières pages (recherche alphabétique) et de remarquer les ressemblances des kanji ayant les mêmes lectures ON.
3) conjecturer la lecture kun d'un kanji. (Pour toi le gaijin, lecture kun = lecture du kanji tout seul)
Attention, là on entre dans les arcanes...
Les kanji, c'est un peu comme les couleurs ("eh, mais au début t'as dit que c'était un peu comme les filles !") : si tu mélanges 2 couleurs, tu en obtiens une troisième.
Exemple : jaune + ? = violet. A priori, tu ne peux pas deviner quelle est la deuxième couleur.
En revanche, si tu as vert + ? = vert, tu peux deviner que la deuxième couleur, c'est aussi du vert !
Pour les kanji ça marche pareil, par exemple, tu tombes sur le mot 選択. Tu sais pas ce que ça veut dire, alors tu cherches le premier kanji et tu vois que c'est 選ぶ, qui veut dire "choisir". Du coup tu tombes sur le composé et tu vois que ça veut dire "choix, sélection".
Tu peux donc déduire que le deuxième kanji que tu ne connais pas encore est également le verbe 択ぶ, qui veut dire choisir, comme le premier !
Théorème de Robert Patrick :
Lorsqu'un composé de 2 kanji a la même signification que le premier des deux kanji qui le composent, le deuxième kanji est un verbe identique au premier.
Quelques exemples : 頂戴, 飢餓, 戦闘, 比較, etc. (j'en avais recensé une grosse dizaine, mais c'était il y a loooongtemps).
Enfin, dernière astuce pour les kanji : chaque fois que tu dois étudier un kanji, jette un coup d'œil à tous ses composés. Pas pour les retenir, juste pour t'amuser, avoir une vue globale, éventuellement faire des découvertes inattendues et intéressantes.
Comme je te l'ai déjà dit, tu regardes 後, le kanji le moins sexy du monde, et tu tombes sur ça 後天性免疫不全症候群, ou bien tu viens d'apprendre le mot "bague" et en cherchant la lecture ON de 輪, tu tombes sur ça 輪姦...
Les kanji, c'est des tonnes de fun si tu te laisses porter, si tu t'amuses avec et que tu lâches ce côté impératif, genre on t'a filé juste une pioche pour creuser le tunnel sous la Manche. Ne cherche pas à les retenir impérativement, laisse tes yeux se balader dans le dico, y a des fois tu vas chercher le kanji d'un insecte et tu vas rester 20 minutes dans les pages des insectes parce que t'auras trouvé un mot intéressant, et puis un autre, etc. Evidemment, tu ne les retiendras pas, mais si tu retombes dessus par hasard, peut-être que la lecture va te revenir, ou que tu verras en gros ce que ça veut dire...
Un jour j'ai appris tous les kanji avec la clef du poisson, il y en a une grosse soixantaine. Ça m'a quasiment servi à rien, je les ai presque tous oubliés et ceux que j'ai retenus sont évidemment ceux que j'ai le moins de chances d'utiliser un jour (genre "barracuda", top utile !), mais c'était fun (et pour être honnête, je les ai pas tous oubliés).
Un jour il faudra que je te raconte un rêve avec des poissons (en japonais), c'est énorme !
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