lundi 29 décembre 2008

Doubler son vocabulaire en 10 secondes.

Si si, c'est possible.

On ne parle pas d'une méthode bidon genre "maîtrisez la langue japonaise en 30 jours", juste d'un truc tout con qui te permettra d'utiliser de 2 façons différentes (donc doubler) les mots que tu connais déjà (donc en 10 secondes).

J'ai sans doute déjà évoqué le fait que la forme en い des verbes est également une forme nominale.
Tu en déduis qu'à partir des verbes que tu connais déjà, tu peux former des noms. Evidemment, il y a parfois des astuces (comme ajouter "もの"), mais si t'es grave dans l'urgence, tu peux te raccrocher à cette solution.

Quelques exemples :

a) avec les verbes usuels tels que 食べる, 飲む, 買う, on prend la forme en い à laquelle on ajoute もの : 食べ物, 飲み物, 買い物.

b) les verbes intransitifs sont tes amis, car leur forme en い est très souvent un nom que tu peux utiliser tel quel : 断る⇒断り, 決まる⇒決まり, 帰る⇒帰り, etc.

c) ça marche même avec des formes "modifiées" (passif, factitif, etc.) : 知らせる⇒お知らせ.

Ça va te permettre de donner le change en attendant d'avoir un bon dictionnaire de kanji avec lequel tu apprendras des substantifs plus précis à partir de chaque verbe...

mardi 16 décembre 2008

A la demande générale : 的.

Alors aujourd'hui, on va voir 的, qui se prononce てき et qui sert à transformer un substantif en adjectif nominal ou en adverbe, puisque vous savez déjà que les adverbes se forment à partir des adjectifs.

1) construction.

Plus simple tu meurs : tu prends un substantif, genre euh... 暴力 ("la violence") et tu ajoutes 的 pour en faire un adjectif nominal 暴力的な ("violent" / "violente") que tu pourras ensuite transformer en adverbe en remplaçant le な par に, comme d'habitude ⇒暴力的に ("violemment").

2) emploi.

Comme je te l'ai dit, ça s'emploie avec des substantifs, donc évite de l'utiliser avec autre chose, notamment des adjectifs (genre 綺麗 qui deviendrait *綺麗的な).

On m'a cependant demandé ce qu'il en était de 私的, qui peut surprendre.

D'abord 2 cas :
- ou bien ça se prononce してき et ça veut dire "privé", "intime" et donc fais pas ton gars surpris, ça existe.
- ou bien ça se prononce わたしてき et dans ce cas on a une déformation, un abus de langage (désormais courant) qui peut effectivement se traduire "personnellement", mais il faut bien comprendre le contexte. Lorsqu'on exprime son avis, normalement on utilise 私には ou 私としては, et quand il s'agit d'exprimer que quelque chose nous ressemble, on utilise alors 私らしい.
La forme 私的な/に est donc particulière (popularisée par Iijima Ai) : on exprime quelque chose qui ne se contente pas de nous ressembler mais dont on serait à l'origine, c'est donc un peu plus fort dans l'expression de son avis ou de son rapport à la chose qualifiée.

私的には = c'est mon avis, il n'appartient qu'à moi et n'engage que moi.
私的なスカート= c'est une jupe comme moi seule aurait eu l'idée d'en faire (alors que visiblement, non...) / faite pour moi.

Grosso-modo.

jeudi 11 décembre 2008

Robert Patrick répond aux questions que tu ne te poses pas.

Ouais, ouais, je sais bien ce que tu te dis. Tu passes me voir depuis le début de la semaine et pas de nouvel article, alors tu penses que je glande.
Pas du tout.

J'étais sur la rédaction d'un article sur la comparaison en japonais, mais ça veut pas sortir, alors j'ai tout effacé et je repars sur un autre truc.

Alors aujourd'hui, je vais t'expliquer la différence entre les verbes 帰る et 戻る. Parce que des fois les débutants ont du mal.

On commence par le plus simple : 戻る. Ça veut dire "retourner à un endroit". C'est pour ça que tu le trouves sur toutes les pages web en japonais. Nan, pardon, je voulais dire "
sur toutes les pages web en japonais des sites bien conçus". Parce qu'en 2008 y en a encore qui pensent que la touche "retour" de ton navigateur les dispense de mettre la fonction à l'intérieur des pages.

Donc par exemple, tu aimerais bien retourner dans ce délicieux restaurant que tu avais kiffé l'année dernière : 戻る. Tu veux retourner dans le magasin que tu viens de quitter parce que décidément il te faut ce joli pull : 戻る.

Tu vois comment ça marche : 戻る= retourner, revenir.

Maintenant 帰る, ça ne veut dire qu'une chose : retourner à la maison. Ou à l'endroit où tu habites, bref : retourner chez soi.

Et. C'est. Tout.

Et c'est pour ça que quand tu veux rentrer ailleurs que chez toi, on précise avec des composés :
- tu rentres au village natal voir ta famille : 帰郷
- tu rentres dans ton pays parce que ton Working Holiday touche à sa fin : 帰国
- tu rentres à la base après avoir explosé tous les vaisseaux zentradiens : 帰還

vendredi 5 décembre 2008

Détail.

Traumatisé par l'expérience récente de l'utilisation d'un de mes articles, j'ai décidé de placer mes 3 blogs principaux sous license Creative Commons (en fait c'est surtout parce que j'ai vu ça sur ce blog et je me suis dit "hey, pas con !").
Le contenu de mes blogs est donc désormais utilisable n'importe où par n'importe qui, à ces conditions.

jeudi 4 décembre 2008

Avant qu'il ne soit trop tard...

Je ne crois pas avoir insisté énormément sur l'oral en japonais. Principalement parce que je passe par l'écrit (c'est l'inconvénient de ma méthode, mais tu remarqueras que j'ai glissé ça et là des incitations à choper un spécimen autochtone vivant pour t'accompagner dans ton apprentissage...).

Il y a quand même 2 points sur lesquels j'aimerais attirer ton attention :

- les sons "h" en japonais. A force de dire "les zaricots" au lieu de "les haricots", tu as perdu l'usage du son "h" en français et tu te retrouves à dire "niongo" au lieu de "nihongo". C'est mal. Fais attention.

- le son い en japonais est une syllabe à part entière. Donc 最悪 ne se prononce pas さやく comme tu le fais actuellement, mais "sailliyaku" (=さい・あく), comme le font les Japonais. Comme c'est un mot qui revient assez souvent, tu feras bien gaffe à leur façon de le prononcer. Et tu te diras "Ah meeeeeeeeeerde, mais comment j'ai fait pour pas remarquer ça plus tôt ?!!!!".

lundi 1 décembre 2008

Exprimer l'obligation et l'interdiction à partir de la condition en japonais.

Par là, j'entends les "il faut" (obligation) et les "il ne faut pas" (interdiction) à partir d'une construction en "si on fait / ne fait pas...".

Et évidemment, si je mets tout ça dans le même panier, c'est parce que la construction des trois formes que nous allons voir relève de la même logique.

1) condition avec la forme en -ば.

a) construction.

Bon, super simple si tu maîtrises la forme en -ば : tu exprimes une hypothèse, que tu confirmes ou infirmes par la suite.

- si John ne vient pas à la soirée, je n'y vais pas non plus.
- ジョンがパーティーに行かなければ、僕も行かない。

Tu remarques qu'en japonais on n'utilise pas le verbe "venir" s'il ne s'agit pas d'un mouvement vers soi. En français on accepte cet usage parce qu'il y a projection : on se voit déjà à la soirée. En japonais, non : si tu vas à une soirée qui n'est pas chez toi, tu utilises le verbe 行く.

- みんなが行けば、私も行くよ!
- Ah ben si tout le monde y va, je viens aussi !

Même remarque sur l'usage des verbes "aller" et "venir".

2) obligation/ interdiction avec la forme en -ば.

a) construction.

En fait, il y a une astuce, un glissement : tu exprimes ton hypothèse comme dans la version précédente, mais à cette hypothèse tu ajoutes un jugement objectif "c'est mal".
Comme de toute façon "c'est mal", tu dois donc ruser sur l'expression de ton hypothèse :
- si tu veux exprimer une interdiction, tu choisis une hypothèse positive (si on fait A, c'est mal ⇒ donc il ne faut pas le faire)
-
si tu veux exprimer une obligation, tu choisis une hypothèse négative (si on ne fait pas A, c'est mal ⇒ donc il faut le faire).

L'expression de ce jugement objectif se fait avec 2 verbes :
- 行けません, ou à la forme neutre 行けない, "ça ne peut pas aller" (littéralement).
- なりません, ou à la forme neutre ならない, "ça ne donnera rien".

Ah ben oui, je sais bien ce que tu vas me demander : "comment on sait lequel utiliser ?".
ならない est plus fort, on l'utilise donc généralement pour soi-même. Donc en général on utilise plutôt la forme en いけない, et comme tu le vois, on ne l'écrit pas en kanji, parce qu'il n'a pas le sens du verbe de déplacement.

b) emploi.

Dans les faits, cependant, il me semble que l'on utilise la forme en -ば quasi-exclusivement pour une obligation, c'est-à-dire que l'hypothèse doit être à la forme négative.

Exemple :

"je dois me dépêcher" se dira 早くしなければいけない, mais PAS 遅刻すればいけない ("il ne faut pas arriver en retard").
En effet, 遅刻すればいけない s'utilisera pour une question impliquant la réalité de l'hypothèse, c'est-à-dire qu'on ne considère pas la proposition "遅刻すれば" comme un cas général qui donne dans le cadre de sa négation "il ne faut pas arriver en retard", mais bien comme une hypothèse viable, à traduire "si on arrive en retard...".

Dans la phrase : 遅刻すればいけないじゃない!On ne dit pas "tu ne dois pas arriver en retard !", mais plutôt "est-ce que tu ne crois pas qu'il serait impoli d'arriver en retard ?! / ça ne se fait pas d'arriver en retard !". Il s'agit là d'un choix moral plus que d'une consigne stricte.

Pour te simplifier la vie, disons que la forme positive te laisse une alternative, tandis que la forme négative non.
Pour la vraie interdiction, nous utiliserons une autre forme : la forme en -ては+いけない. On y vient dans un instant...

Comme on utilise la forme en -ば quasi-exclusivement dans sa forme négative, tu remarques que ça fait des syllabes à rallonge, une vraie misère pour la bouche.
On utilise donc souvent une forme contractée de l'expression -なければ, qui devient -なけりゃ ou plus couramment -なきゃ : 早くしなきゃいけない。

Dans le cas où le locuteur se parle à lui-même, la première partie peut être conservée
seule, puisqu'on sait forcément ce qui vient après, donc : 早くしなきゃ!'faut que j'me magne !


3) obligation/interdiction avec la forme -てはいけない/ -てはならない.

Tout pareil que la forme en -ば MAIS... s'utilise autant pour les obligations que pour les interdictions (Ohh, peut-être une légère préférence pour les interdictions...)

Exemple :
"je dois me dépêcher"
: 早くしなくてはいけない, ou 遅刻してはいけない. Comme tu veux tu choises.

Pareil que pour la forme en -ば : on a une forme contractée qui est -ては⇒-ちゃ.
Dans notre exemple : 早くしなくちゃいけない, ou 遅刻しちゃいけない.
Et comme pour la forme en -ば, dans le cas où l'on s'adresse à soi-même, la première partie suffit : 早くしなくちゃ!


4) la forme en -ないと+いけない/ダメ.

Tu te souviens que la particule と peut exprimer une temporalité générale, genre 雨が降ると燕が空を低く飛ぶ。 Eh bien ici on reprend cette notion de temporalité et on s'en sert sur une clause négative pour exprimer généralement une obligation, puisque l'hypothèse est à la forme négative.
Et dans les faits, on utilise plutôt ダメ (駄目, que tu ne trouveras quasiment jamais écrit en kanji) que いけない, et l'expression est même tellement lexicalisée qu'on peut se passer de la deuxième partie, un simple -ないと est suffisant (tout le monde comprend qu'après vient forcément un ダメ).

Exemple :

行かないとダメよ!Il faut y aller !
あ!もう8時なの?行かないと!Eh ? Il est déjà 8 heures ? Je dois y aller !

Tu remarques que dans le premier cas il s'agit d'une obligation faite du locuteur à l'interlocuteur, tandis que dans le deuxième cas, et c'est la plupart du temps comme ça que ça se passe avec la forme en -ないと non suivie de ダメ ou いけない, il s'agit d'une réflexion que l'on se fait, d'où l'ellipse (quand c'est toi qui penses, t'as pas besoin d'une phrase complète puisque c'est toi qui penses, donc tu comprends ce que tu penses de toute façon).

Comme nous l'avons déjà vu lorsque nous avons abordé la forme en -お des verbes, la réflexion à soi-même peut également s'appliquer aux autres, lorsqu'on les inclut dans son groupe affectif.

La phrase : もう8時なの?行かないと!peut donc également être traduite (si on n'a pas le contexte) "Il est déjà 8 heures ? On va devoir y aller !", s'il s'agit d'un groupe d'amis ou d'un couple, par exemple.


Résumons :

a) obligation de type "vous devez rendre votre mémoire avant la semaine prochaine" :
- forme en -ば⇒論文を来週までに返さなければならない。
- forme en -ては⇒論文を来週までに返さなくてはならない。
- forme en ないと⇒論文を来週までに返さないとダメだ。

Et si tu te demandes pourquoi j'ai utilisé -ならない alors que je t'ai dit plus tôt qu'on l'utilisait davantage pour soi, voici la réponse : -ならない est plus fort que -いけない, on ne l'utilise donc pas lorsqu'on s'adresse aux autres pour des raisons de politesse. Or là nous sommes dans un cadre administratif où même si ton interlocuteur veut être poli, il doit suivre des règles. Lorsqu'il emploie -ならない, il te signifie donc que l'ordre ne vient pas de lui, mais qu'il s'agit d'un absolu à respecter et qui dépasse votre relation à tous les deux ; même s'il t'aime beaucoup, si tu rends ton mémoire en retard il pourra rien faire pour toi.

b) interdiction de type "
vous ne devez pas entrer dans cette pièce" :
- forme en -ては⇒この部屋に入ってはいけない。

Le Japonais adorant les doubles, voire triples, négations, il est également possible d'utiliser dans certains cas les autres formes pour des interdictions, mais on va s'en tenir aux formules les plus simples, car nous visons l'efficacité. T'auras tout le temps de faire ton malin une fois que tu seras efficace...

Voilà, je crois qu'on a fait le tour de cette question d'obligations et d'interdictions liées à la condition. J'insiste sur ce dernier paramètre, car il y a évidemment bien d'autres façons d'exprimer l'interdiction ou l'obligation en japonais, tu en connais déjà au moins une : la forme en -て下さい (obligation) et -ないで下さい (interdiction).

La leçon la plus simple du monde.

Ah, aujourd'hui tu vas kiffer.

Tu sais, il y a les leçons où tu mets un certain temps pour comprendre ce qui est expliqué, et après tu mets un certain temps pour arriver à utiliser ce que tu viens d'apprendre. Et les leçons où tu passes un certain temps devant ta glace à répéter "天気が極暖かくなかったです"...

Eh ben là, non. C'est la leçon la plus simple du monde et tu vas redécouvrir la langue japonaise.

Question : quelle est la plus petite entité de sens en japonais ?

Cherche bien...



























C'est ça : .

Eh ouais ! C'est une lectrice fort dégourdie qui nous avait appris ça quand j'étais en 2è année. Un simple dakuten (濁点) et tu ne changes pas seulement la prononciation, mais aussi le sens !
Un peu comme le "b" en français : quand tu barles cobe ça, on comprend que t'es enrubé (note : cet exemple sort tout droit du cerveau malade de Robert Patrick et n'est pas cautionné par les linguistes des différentes universités françaises).

Le dakuten, donc, sert à renforcer le sens du mot, généralement un giongo (c'est-à-dire une onomatopée retranscrivant le son d'une action, rien à voir avec "l'impermanence de toute chose"...).

Par exemple, si tu as :
刑事はこんこんとドアを叩きました。L'inspecteur a frappé à la porte, il a fait "toc toc", parce qu'il veut pas déranger.

Alors que si tu as :
刑事はごんごんとドアを叩きました。L'inspecteur a cogné du poing sur la porte, il a fait "BLAM BLAM, OH PUTAIN, SORS D'ICI, ON SAIT QUE TU ES LA, C'EST LA POLICEUH !".

En gros.

Impatience...

Ouais, ouais, je sais que tu t'impatientes, mais figure-toi que c'est maintenant que le japonais devient chaud à enseigner sans l'aide d'un manuel avec des leçons qui abordent un thème spécifique.
Tu sais désormais quasiment tout ce qu'il y a à savoir sur la grammaire japonaise, tu connais toutes les formes verbales, il ne nous reste donc plus qu'à apprendre 99% de la langue japonaise.
C'est-à-dire les concepts : la comparaison, l'apparence, le but, la cause, etc.

Donc je suis en train de réfléchir à l'ordre dans lequel on va voir tout ça, il y aura une leçon cette semaine de toute façon.
 
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