Par définition, le "gaijin" (外人), c'est "celui qui n'est pas Japonais".
Une méthode de japonais s'adresse donc généralement aux gaijins. Alors pourquoi ce pléonasme ?
S'il y a un truc que j'ai appris après mes 6 ans d'études de la langue japonaise, c'est que la spécialisation ça ne sert... qu'aux spécialistes. Le commun des mortels me regarde aujourd'hui avec admiration car je parle et écrit couramment le japonais. Ce qu'ils ne savent pas, c'est que pendant que je me spécialisais en vain, certains de mes comparses arrêtaient le japonais après une licence pour se consacrer à une deuxième langue asiatique.
Donc pendant que des être prodigieux comme votre serviteur arrivent à parler 1 langue asiatique, d'autres êtres ET prodigieux ET plus malins arrivent à en parler 2, voire 3 !
Bien sûr, le niveau n'est pas le même. Je suis meilleur en japonais qu'eux (vite, donnez-moi une médaille). Mais je suis incapable d'aborder la culture coréenne ou chinoise par la langue, tandis que ceux qui ont choisi de ne pas se spécialiser ont réussi à s'ouvrir à ces cultures, lisant le coréen ou le chinois, ayant accès aux journaux, à la télévision, etc.
Le but de ma méthode est donc de fournir au gaijin de base, celui qui ne se spécialisera pas, celui qui a d'autres priorités que de savoir dans quel ordre exact organiser une phrase comprenant 5 vocables avec la particule に, les moyens d'aborder la langue japonaise intelligemment.
Ma méthode est extrêmement simple : rationaliser la langue autant que possible, faire feu de tout bois, travailler énormément, mais surtout dans de bonnes conditions.
L'approche de la langue japonaise est le point-clef oublié par 99% des méthodes d'apprentissage, générant les échecs cuisants que l'on sait.
Mes premiers cours seront donc consacrés à l'approche du japonais, avant même d'aborder la langue proprement dite. Ce site comprendra des cours de langue, souvent aux antipodes de ce que vous aurez entendu si vous avez fréquenté des écoles privées ou des universités. Mais moi, je n'ai rien à vous vendre, pas de concours à vous faire passer pour asseoir ma notoriété, je n'ai donc pas besoin de faire de la propagande.
Certaines de mes réflexions feront hurler les puristes. Laissez-les hurler, j'ai fait mes preuves.
Cependant, que les approximations dont je vous fais l'éloge ne vous induisent pas en erreur : on généralise à outrance, on prend le japonais par-dessus la jambe, OK. Mais le travail à fournir derrière est sérieux, intensif, régulier. Comptez un minimum d'une heure à deux heures par jour de travail consacré au japonais, mais en plusieurs séances. Pour être tout à fait honnête, la réflexion consacrée au japonais dans les premiers mois arrive facilement à plus de six heures par jour (j'ai 5 minutes : je pense à un kanji, je construis une phrase, ce genre de conneries...).
Je vous montrerai la voie, mais je ne ferai pas le chemin à votre place.
jeudi 7 août 2008
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10 commentaires:
Merci beaucoup. Ayant envie de me remettre dans le bain, cela m'a été très utile. Je suis rassurée aussi en ce qui concerne les kanji n'étant pas vraiment du genre à passer 10 heures à les recopier pour tous les apprendre (j'ai d'ailleurs tendance à en mettre le moins possible...) Votre méthode est très agréable et le ton attrayant. J'ai un peu mal à la tête maintenant après avoir lu le blog d'un trait mais je pense que cela valait vraiment la peine. Bonne continuation.
@Sassye : "mettre le moins possible de kanji", c'est l'erreur grossière que font les débutants qui ont peur, pour ensuite se plaindre... de ne pas arriver à les retenir !
Il faut au contraire écrire le plus de kanji possible (sans tomber dans l'excès) quand on écrit le japonais, c'est comme ça qu'on les retient.
Ecrire le moins de kanji possible en japonais, c'est comme si en français tu disais "je sais jamais si c'est un accent aigu, grave ou circonflexe, alors j'utilise pas de mots avec des accents".
Ça peut pas marcher comme ça : il faut absolument écrire tous les verbes, les substantifs et les adjectifs en kanji.
Je veux dire : vous aimez pas dessiner, ou quoi ? Les kanji, c'est du dessin, sans les trucs chiants du dessin (perspective, proportions...).
Si j'aime dessiner, c'est juste que j'imagine je suis trop sentimentale à propos des kanji. Ceux que je trouve attrayants j'aime les écrire, les travailler, les autres bah...
Mais bon je sais que c'est un travers, je vais travailler même ceux qui ne me plaisent pas. Je sais que c'est loin d'être sérieux (je suis venue sur ce blog pour l'être alors bon on va faire des efforts).
En tout cas merci pour ce dernier post, intéressant comme d'habitude.
J'adore ton ton (je tutoie, on est sur un blog). J'ai essayé plusieurs méthodes, que je continue de suivre pour certaines. Étant gaijin qui veut juste taper la discut' avec la japonaise qui traîne au auchan désespérée par la bouffe française, ou le japonais qui sort de Notre Dame, j'ai fait l'erreur de négliger les kanji, je connais leur signification (grossière il faut l'avouer) mais la lecture non. Bon, je me met à ta méthode qui m'a l'air claire.
Euh, au fait à propos des kanji il y a des proportions à respecter, non ?
@Guillaume : des proportions ? Comme en chimie ? :-D.
Si tu peux être plus précis sur ce que tu entends par "proportions", je te répondrai du mieux que je peux.
Je voulais parler du carré dont j'avais entendu parler (j'en ai lu des trucs ces 6 derniers mois donc je sais plus où). Tous les caractères (kanji et kana) doivent entrer dans ce carré qui a la même taille pour chaque. Bon, c'est sur ça n'a rien a voir avec la proportion en dessin.
@Guillaume : Ah, le fameux carré...
Oui, il faut s'efforcer de respecter les proportions, la partie de gauche à gauche et celle de droite à droite, par exemple.
D'abord parce que c'est beaucoup plus joli, et donc agréable à lire, mais surtout parce que rapidement les éléments deviennent nombreux et qu'il faut bien ranger chacun à sa place si on veut que le kanji soit facilement identifiable.
Il n'est pas rare de confondre des kanji qui se ressemblent (ah ben oui, hein, s'ils se ressemblaient pas on les confondrait pas), genre 縁 et 緑.
Tu vois, hein, à quoi ça tient la différence entre ces deux-là... Donc il faut dessiner les kanji le plus proprement et lisiblement possible.
Bonjour.
Je viens de finir votre blog "le japon de robert patrick". Bien que j'avais conscience que le Japon c'était un pays et non une utopie mais en plus d'en avoir conscience maintenant je sais deux ou trois choses.
Il y a une question que je me pose depuis que j'ai lu cet article (juste avant de lire votre blog sur le Japon) : que fait-on après six ans d'étude de la langue japonaise ? de même, que fait-on après avoir étudier deux ou trois langues ? J'entre en terminale l'année prochaine et je ne suis pas réellement fixé sur ce que je veux faire comme travail donc j'essaie de me renseigner sur le plus de filières possible, surtout qu'étudier une langue étrangère me plaît assez, enfin assez ... beaucoup ! Et comme j'aime la langue japonaise (enfin pour ce que j'en ai vu pour l'instant). J'étudie le japonais depuis deux an mais mon niveau est...j'ai des bases mais je ne peux pas lire (et comprendre)un magazine en japonais.
Pour ceux qui n'aiment pas les Kanji (j'en faisais partie même si je les apprenais) si vous vous y mettez vraiment après ça vient tous seul ! On dit que c'est dur au début mais après ça devient un automatisme. En arrivant à Taiwan, je me suis dit : oh non des kanji partout ! Au premier cour de chinois : oh non "que" et "plein" kanji à apprendre avec "des pages des kanji à recopier" et "des pages d'exercices pour bien intégrer tout ces kanji", enfin caractères chinois, les kanji étant pour la langue japonaise. Mais à présent je retiens plus aisément la signification et le son d'un caractère. Il faut juste ce mettre dans le bain !
Bonne année chinois en passant (soyez riche, beau toute votre vie, réussissez dans le travail ect ... je n'ai toujours pas entendu de "soyez heureux" ou des choses dans le genre mais pour les voeux d'argent ça y va !)
Merci
un grand merci
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